En dépit de l’absence des principaux leaders de l’opposition, cela semblait être une joie pour Macky Sall, d’ouvrir ce mardi 12 juin au Centre International de Conférences Abdou Diouf de Diamniadio, la « Concertation nationale sur la gestion des revenus de l’exploitation du pétrole et du gaz ». En homme de cohésion, il paraissait goûter les paroles cordiales qui lui étaient adressées et a pu exprimer son ambition de garantir « une gestion inclusive, sereine et durable » des ressources pétrolières et gazières par la maîtrise des enjeux sécuritaires, géostratégiques et économiques.
Si les risques auxquels font face les pays producteurs de pétrole, sont réels et nombreux, ces nouvelles richesses sont apparues durant les concertations comme de formidables chances pour notre nation. De l’avis même du président de la République, l’optimisme doit prendre le dessus sur les peurs ou autres appréhensions. À l’en croire, les Sénégalais doivent s’inscrire dans le registre de la bénédiction du pétrole et non de la malédiction comme certains se plaisent à le marteler.
Simple signe de détente du climat social ou premier pas vers un consensus national, toutes les forces vives de la nation présentes à cette concertation, ont trouvé une belle tribune pour répondre à leurs interrogations sur l’exploitation et la gestion des ressources naturelles du pays.
Seulement la nation c’est chacun d’entre nous et c’est pourquoi il serait constructif que l’opposition s’explique sur son absence à ces concertations, ainsi d’ailleurs qu’à d’autres manifestations rassembleuses, comme notre Fête de l’indépendance. Pourquoi n’a t’elle pas envoyé un porte-parole à cette concertation pour poser les questions qui la chagrinent ? Heureusement, contrairement à plusieurs opposants, Mame Adama Guèye, s’est déplacé car estimant qu’il y a des questions sur lesquelles le consensus doit être de mise.
Grands absents de ces concertations, malgré eux je le crains, les jeunes ont manqué dans la salle ! Ce débat leur appartient, c’est avec eux que notre président doit aussi ouvrir et entretenir cette discussion. Quel avenir dans les filières des industries extractives, quels métiers, quelles formations ? Qui pour les informer ?
Le dialogue dans notre pays est un héritage spirituel et intellectuel. Pouvoir et opposition doivent discuter dans l’intérêt commun. À défaut, le danger ne viendra plus de la malédiction du pétrole mais des tribulations des politiciens, destructeurs de cohésion et saboteurs de rêves !
Pourquoi ne pas tenter de sortir notre pays de ses difficultés en participant dès à présent à une réflexion prospective sur l’utilisation future des revenus du pétrole et du gaz même si les premiers barils ne seront produits que vers 2021-2022 ? Certainement pas pour promouvoir une gestion transparente et durable du secteur des hydrocarbures.
La preuve en est ! Selon un document publié le 8 mai 2018, sur le site officiel de l’ITIE (Initiative pour la transparence dans les industries extractives), le Sénégal est classé premier pays africain à satisfaire la norme mondiale ITIE.
Alors, que l’on soit pro ou anti Macky, prenons part à l’avenir de notre nation et retrouvons l’espoir et la cohésion. Notre président nous bouscule parfois, il nous perd de temps en temps, mais à chaque fois qu’il nous parle, il nous reprend par la main. On peut l’aimer ou ne pas l’apprécier, reconnaissons néanmoins qu’il se saigne, qu’il travaille avec courage et persévérance, et que sa ténacité lui a permis de gagner encore une fois hier devant l’opposition, certes la moins stratège du monde !
Oumou Wane