Une étude britannique affirme que l’artiste souffrait d’un trouble du déficit de l’attention et d’hyperactivité, comme le relate « The Independent ».
Par LePoint.fr
Peintre, sculpteur, scientifique, ingénieur, architecte, botaniste, inventeur… Voici la liste non exhaustive des activités dans lesquelles excellait Léonard de Vinci. Un inventaire à la Prévert édifiant, qui appelle aussitôt à une question lancinante : comment le Florentin est-il parvenu à s’accomplir dans ces domaines exigeants en l’espace d’une vie ? Une étude britannique vient peut-être de trouver un début d’explication. L’icône de la Renaissance aurait en effet souffert d’un trouble du déficit de l’attention et d’hyperactivité (TDAH), relatent nos confrères de The Independent.
Un trouble neurologique qui expliquerait la procrastination chronique de l’artiste – il passait régulièrement d’une œuvre à l’autre sans les achever –, sa créativité sans limite ainsi que ses géniales contributions dans des domaines si différents. Léonard de Vinci est également connu pour être un bourreau de travail, qui s’affairait jour et nuit, ne se reposant que durant de courtes siestes. Or cet acharnement à la tâche constitue un autre symptôme de l’hyperactivité.
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L’hyperactivité « n’est pas liée à un faible QI »
« Bien qu’il soit impossible de poser un diagnostic post-mortem concernant une personne décédée il y a cinq cents ans, je suis persuadé que cette hypothèse est la plus pertinente pour expliquer les difficultés que connaissait Léonard de Vinci pour aller au bout de ses projets », développe le professeur Marcon Catani, expert de l’autisme et des troubles de l’hyperactivité au Kings College de Londres. Et de poursuivre : « Des archives démontrent que Leonardo passait énormément de temps à planifier des projets, mais aussi qu’il manquait de persévérance. Le TDAH pourrait expliquer certains aspects de la personnalité de Leonardo et de son génie. » Autre indice : Léonard de Vinci était gaucher, probablement dyslexique, et possédait une prédominance du langage dans le côté droit de son cerveau. Ces caractéristiques sont plus fréquentes chez les personnes atteintes de TDAH.
Le professeur Catani souhaite que cette étude permette de déstigmatiser les individus atteints de ces pathologies. « Une idée fausse répandue veut que le TDAH soit typique de mauvais comportements et touche des enfants pourvus d’une faible intelligence et destinés à une vie troublée », se désole-t-il. « J’espère que le cas de Leonardo montre que le TDAH n’est pas lié à un faible QI ou à un manque de créativité, mais plutôt à la difficulté de capitaliser sur les talents naturels », conclut avec espoir le chercheur.
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