Les funérailles nationales d’Étienne Tshisekedi s’achèvent ce samedi 1er juin à Kinshasa. L’opposant historique, décédé d’une embolie pulmonaire en Belgique à 84 ans, il y a un peu plus de deux ans, est inhumé aujourd’hui en périphérie de la capitale congolaise. En attendant, sa dépouille mortelle se trouve toujours au stade des Martyrs.
C’est vers 12h20 que la cérémonie a été véritablement lancée, avec la séquence du dépôt de gerbes de fleurs. Trois chefs d’État y ont pris part : Denis Sassou-Nguesso pour le Congo-Brazzaville, suivi d’Edgar Lungu, le Zambien, puis du Centrafricain Faustin-Archange Touadéra. L’Ougandais Yoweri Museveni était représenté par son vice-président. Alpha Condé, dont la présence est restée annoncée, n’était pas là et c’est le président de son Assemblée nationale qui a déposé la gerbe de fleurs.
Se sont ensuite succédé des représentants d’une dizaine de pays : Égypte, Sénégal et Zimbabwe entre autres, ainsi qu’un représentant du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.
Étienne Tshisekedi sera-t-il élevé au rang de héros national?
Avant cela, il y avait eu une prise de parole du comité d’organisation qui est revenu brièvement sur le parcours d’Étienne Tshisekedi, pour vanter sa constance, son courage et tous les enseignements qu’il a laissés au peuple congolais. Raisons pour lesquelles, a-t-il expliqué, le comité d’organisation plaide pour qu’Étienne Tshisekedi soit élevé au rang de héros national.
Étienne Tshisekedi a bien été distingué ce matin, a-t-on appris par un communiqué de la présidence: il a été admis au grade de grand cordon dans l’ordre national « héros nationaux Kabila-Lumumba », qui était selon la présidence le plus haut grade possible à ce stade. Il n’est pas exclu qu’il soit élu plus tard au rang de héros national, mais il y a une procédure judiciaire et légale à suivre qui doit notamment passer par le Parlement, reconnaît-on aujourd’hui. Cette question a fait débat ces derniers jours.
La tribune officielle est remplie
La cérémonie se poursuit au stade des Martyrs, où la tribune officielle est remplie. Sont bien sûr présents le directeur du cabinet du chef de l’État, de nombreux diplomates, des représentants de l’armée, de la police, de l’Assemblée nationale, de plusieurs partis politiques dont le Palu et le FCC de Joseph Kabila, l’ex-président. Ce dernier est en revanche absent, alors que son entourage avait laissé entendre qu’il pourrait être là. Il y a aussi l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, et la famille du maréchal Mobutu.
Du côté des absents, les principales figures de l’opposition congolaise ne sont pas là. Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba sont à l’étranger, Martin Fayulu qui est au Congo ne s’est pas déplacé. Le leader de Lamuka, qui revendique toujours la victoire à la présidentielle, déplore le fait de ne pas avoir été invité à cette cérémonie, de même qu’Adolphe Muzito, un autre des leaders de la coalition de l’opposition Lamuka.
Inhumation dans la concession familiale
L’oraison funèbre a été dite par des petits-enfants d’Étienne Tshisekedi. Des survivants des « 13 parlementaires » lui ont aussi rendu hommage. Puis une messe a été dite par l’archevêque de Kinshasa, Monseigneur Fridolin Ambongo. Étienne Tshisekedi a ensuite été inhumé dans la concession de la famille. Un mausolée a été construit spécialement pour accueillir le défunt.