L’Equipe.fr
- 9 juin 2019
Vainqueur de son douzième Roland-Garros après avoir dominé Dominic Thiem en finale (6-3, 5-7, 6-1, 6-1), Rafael Nadal est revenu sur sa passe difficile en début d’année. Il a aussi expliqué qu’il n’envisageait pas la vie ni le tennis sans intensité. « Vous êtes monté 27 fois au filet, ce qui n’était pas forcément attendu. Était-ce un plan délibéré ?
En général, quand je viens au filet, c’est dans de bonnes conditions. Et j’ai plutôt une bonne volée, non ? Ce qui était très important, c’était de ne pas trop reculer car quand on le laisse s’installer, il peut faire très mal avec son coup droit ou son revers. Je pense avoir bien géré la situation. Mais le début du match était très disputé. Il y a eu plein de gros points et c’était difficile de garder ce niveau. Au deuxième, nous gagnions nos services facilement. J’ai fait un mauvais jeu et lui un bon, et voilà. Quand je suis allé aux toilettes, j’ai pu réfléchir un peu à tout ça et quand je suis revenu sur le court, j’avais les idées claires. Vous donnez toujours l’impression de jouer chaque point comme si c’était une balle de match.
Non. Je ne joue pas comme ça car sinon, je perdrais beaucoup plus que je ne gagnerais (rires). Mais j’ai eu beaucoup de problèmes physiques dans ma carrière, alors je mets beaucoup de passion et d’intensité dans mon jeu, oui. Sinon je n’en serais pas là. J’ai besoin de ça. Je sais que je ne serai pas là éternellement, alors j’essaie de rester positif et intense dans tout ce que je fais. Si je ne suis pas comme ça à ce moment de ma carrière, ça ne veut rien dire. Douzième sacre à Roland-Garros pour Nadal Vous avez eu une année difficile. Votre entraîneur, Carlos Moya, a dit que vous vous êtes posé beaucoup de questions…
Ce qui est difficile, c’est quand les galères s’enchaînent. Ça m’a coûté beaucoup d’énergie de régler chaque problème, les uns après les autres. Mon entourage m’a beaucoup aidé. À Monte-Carlo, je n’étais pas dans le bon état d’esprit. À Barcelone, je suis resté deux heures seul dans les vestiaires à réfléchir à la suite de la saison. Est-ce que je devais arrêter et laisser à mon corps le temps de se reposer ? Fallait-il continuer en changeant radicalement ma manière d’envisager les choses ? J’ai pu changer d’état d’esprit et avancer à petits pas. Heureusement, j’ai pu progresser à chaque tournoi jusqu’ici. Tous ces petits détails que j’ai pu améliorer jour après jour m’ont conduit ici. « Il faut se rappeler que j’ai dû manquer une quinzaine de Grands Chelems sur blessure » Vous n’avez jamais été si proche de Roger Federer en termes de titres du Grand Chelem (18 contre 20). Pensez-vous pouvoir le dépasser ?
Ce sera difficile. Mais il faut se rappeler que j’ai dû manquer une quinzaine de Grands Chelems sur blessure dans ma carrière. Mais franchement, je ne regarde pas ce qu’il y a de mieux chez le voisin. Je m’en fiche qu’il ait une plus grosse télé, une plus grande maison ou un plus beau jardin. Ce n’est pas comme ça que j’envisage la vie. Si d’ici la fin de ma carrière je peux encore gagner un ou deux Grands Chelems et me rapprocher de Roger, ce serait incroyable. Mais franchement, c’est la dernière chose à laquelle je pense. Je suis très content de ma vie et de mon tennis. Allez-vous disputer un tournoi avant Wimbledon ?
Non. La meilleure préparation pour moi sera d’être en bonne condition physique. Comme tout le monde le sait, j’adore jouer sur herbe. Mais tout le monde sait aussi que je ne peux pas jouer plusieurs semaines de rang. Les dernières années, j’ai fait comme ça et cela m’a plutôt réussi, donc pourquoi changer. »