Il a également confirmé que la « vie politique partisane » était définitivement terminée pour lui.
CAPTURE FRANCE 2
POLITIQUE – Emmanuel Macron est-il aujourd’hui le leader de la droite? À cette question, Nicolas Sarkozy a quelque peu botté en touche. L’ancien président de la République a estimé ce dimanche 30 juin sur le plateau de France 2 qu’Emmanuel Macron avait eu “l’habileté” de “donner le sentiment aux électeurs de la droite qu’il pouvait être une réponse.”
“Si vous lui posez la question, ce serait mieux. Est-ce qu’il a eu l’habileté de donner le sentiment aux électeurs de la droite qu’il pouvait être une réponse? C’est incontestable”, a lancé le chef de l’État sur France 2, alors qu’il venait présenter “Passions” (éd. L’Observatoire), un livre de “souvenirs” dans lequel il évoque la période allant du début de son engagement politique jusqu’à son accession à l’Elysée en 2007.
L’ancien maire de Neuilly s’est d’ailleurs quelque peu confié sur la relation qu’il entretient avec l’actuel chef de l’État. Et celle-ci serait bien plus riche qu’avec son successeur direct. Expliquant qu’il aimait se sentir “utile pour la France” et qu’il ne refuserait jamais d’apporter son aide à un président de la République, Nicolas Sarkozy en a profité pour glisser un petit tacle au socialiste: “si Francois Hollande m’avait demandé mon avis, je lui aurais donné avec plaisir, mais je pense qu’il n’en a même pas eu l’idée.”
Sarkozy assure que la politique partisane est derrière lui
Nicolas Sarkozy s’est également laissé aller à quelques anecdotes sur ses années passées au pouvoir. Il a notamment évoqué les deux passassions de pouvoir qu’il a vécues. La première, avec Jacques Chirac. “Je le vois triste parce que c’est la fin. C’est le début pour moi, pour lui c’est la fin”, a-t-il lâché à Laurent Delahousse, sans rechigner à lancer une amabilité à l’égard de François Hollande: “lui n’a jamais eu le sentiment que ça pouvait se terminer un jour”.
Inévitablement interrogé sur un potentiel retour dans la vie politique, l’ancien chef de l’État a, une nouvelle fois, coupé court. “Il faut savoir, dans la vie, sans doute d’ailleurs est-ce difficile, où est sa place. Ma place n’est plus dans la vie politique partisane. Et ce livre n’est pas un livre politique. Je n’ai pas de calendrier politique”, a assuré Nicolas Sarkozy.
“Ma place n’est plus là. Elle n’est plus là, définitivement. Parce que si je revenais, cela amènerait de la confusion, et il n’y en a vraiment pas besoin”, a-t-il insisté, alors que son parti, Les Républicains, traverse une profonde crise après sa déroute aux élections européennes (8,44%). À ce propos, un sondage Ifop pour le Journal du dimanche montre que 76% des Français ne souhaitaient pas son retour.
Voulant se placer dans une posture rassembleuse, avec la hauteur d’un ancien chef de l’État, Nicolas Sarkozy s’est moins livré aux petites attaques dont il était un habitué. “La droite n’est acceptable dans le pays que si elle est rassemblée, élargie, qu’elle refuse tout sectarisme, et qu’elle est populaire”, a-t-il lancé. Dans cette bienveillance ambiante, il a même souhaité déplacer le débat autour de ses affaires judiciaires sur le fond et non sur la forme, arrêtant au passage de dénoncer un complot et un acharnement sur sa personne.