Raymond Barre est soupçonné d’avoir caché en Suisse une somme équivalente à 7 millions d’euros. « A côté, Jérôme Cahuzac fait presque figure de petit joueur », raille Le Canard enchaîné, qui a révélé l’information ce mercredi.
Une information judiciaire est ouverte depuis le 29 avril 2016, après deux ans d’enquête, concernant des soupçons de blanchiment de fraude fiscale visant cet argent caché par l’ancien Premier ministre, dont auraient hérité ses enfants, selon une source judiciaire.
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Ces investigations ont démarré à la suite d’un signalement de la direction générale des finances publiques (DGFIP), a précisé cette source. Selon Le Canard enchaîné, qui a révélé l’information, c’est l’ancien patron de la DGFIP, Bruno Bézard, qui a saisi le Parquet national financier.
Une capture d’écran envoyée par un informateur
L’hebdomadaire précise que l’affaire a débuté avec l’envoi au fisc, par un informateur en 2013, d’une copie d’écran du réseau interne de la banque Crédit suisse. Y figurent notamment le nom de Raymond Barre et deux mentions manuscrites : un numéro de compte et un montant de 11 millions de francs suisses, « confirmé depuis par les enquêteurs », souligne le journal.
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Cette somme représentait l’équivalent de près de 7 millions d’euros, au moment du décès de Raymond Barre, en 2007. Le Canard enchaîné affirme que les fils de l’ex-maire de Lyon et troisième homme de l’élection présidentielle de 1988 ont depuis payé près d’un million d’euros pour régulariser leur situation fiscale.
En prenant en compte sa résidence de Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes), ses comptes en France et ses avoirs boursiers, Raymond Barre aura accumulé à sa mort un patrimoine net évalué à plus de 13 millions d’euros.