Le chef d’Etat américain a dévoilé, mardi, un plan qui satisfait Israël mais est fermement rejeté par les Palestiniens.
Donald Trump a dévoilé, mardi 28 janvier, son plan de paix pour le Proche-Orient fondé sur une solution à « deux Etats », dans lequel il accorde à Israël nombre de concessions, parmi lesquelles la reconnaissance de Jérusalem comme « capitale indivisible » de l’Etat hébreu. Depuis les salons de la Maison Blanche, le président des Etats-Unis a vanté un projet « gagnant-gagnant » pour Israéliens et Palestiniens mais a multiplié les garanties inédites à son « ami » Benyamin Nétanyahou, debout tout sourire à ses côtés.
Les Palestiniens rejettent le plan de Trump
Si le Premier ministre israélien a salué « une journée historique », le président palestinien Mahmoud Abbas, qui a refusé ces derniers mois les offres de dialogue du tempétueux président, a affirmé que le plan ne passerait pas. « Il est impossible pour n’importe quel enfant, arabe ou palestinien, d’accepter de ne pas avoir Jérusalem » comme capitale d’un Etat palestinien, a-t-il lancé, qualifiant ce plan d’« affront du siècle ».
Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d’habitants séparée géographiquement de la Cisjordanie, a également rejeté la proposition américaine. Plusieurs milliers de manifestants palestiniens ont par ailleurs dénoncé le plan de paix américain, mardi soir, dans la bande de Gaza et à Ramallah. Des heurts avec les forces israéliennes ont fait au moins 13 blessés en Cisjordanie occupée.
L’ONU s’en tient aux frontières définies en 1967
Plusieurs membres de la communauté internationale ont également réagi à l’annonce de ce plan. « [C’est] un important point de départ pour un retour à la table des négociations », ont estimé les Emirats arabes unis, saluant cette « initiative sérieuse ». « Les Emirats arabes unis apprécient les efforts persistants des Etats-Unis pour parvenir à un accord de paix palestino-israélien », a déclaré leur ambassadeur à Washington Youssef al-Otaïba.
Prudent, le gouvernement britannique a estimé que le plan présenté par l’ancien magnat de l’immobilier « pourrait constituer une avancée positive ». De son côté, la Russie a appelé Israéliens et Palestiniens à « négocier directement », alors que l’Iran a estimé que ce « plan de paix de la honte » était « voué à l’échec ».
L’ONU s’en tient aux résolutions onusiennes et aux accords bilatéraux sur la création de deux Etats, Israël et la Palestine, « vivant côte à côte en paix et sécurité dans des frontières reconnues sur la base des lignes définies en 1967, a déclaré mardi son porte-parole. Les Nations unies restent engagées à aider les Palestiniens et les Israéliens à résoudre le conflit sur la base des résolutions de l’ONU, du droit international et des accords bilatéraux. »