Le PDG de Facebook préférerait que vous le compreniez.
Le plus mal aimé des patrons de la Silicon Valley jette l’éponge: non, sa popularité n’atteindra jamais des sommets. Il n’y aura pas de hordes de fans de Zuckerberg, comme on trouve des fanatiques de Musk un peu partout. Pas grave: ce qu’il veut désormais, c’est être compris.
Fin janvier, Facebook a fait part d’une diminution de ses marges d’exploitation au quatrième trimestre et de chiffres en deçà des attentes de Wall Street. Résultat? Le cours du titre dans les transactions d’après Bourse a plongé de 6%.
Malgré une hausse du nombre d’utilisateurs actifs (8% au quatrième trimestre), le chiffre d’affaires de l’entreprise n’augmente par ailleurs que de 25%, le taux le plus faible de son histoire.
Logiquement, les actionnaires ne sont pas ravi·es. Mais Mark Zuckerberg, au cuir tanné par les scandales et les critiques virulentes sur sa gestion de Facebook, n’en a cure: les tentatives d’opérations séduction auxquelles il était devenu habitué sont terminées.
«Mon objectif pour la prochaine décennie n’est pas d’être aimé mais d’être compris, a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse téléphonique rapportée par USA Today. L’une des critiques de notre approche sur une grande partie de la décennie précédente était que nous essayions d’être aimés et que nous ne communiquions pas assez sur nos positions, parce que nous avions peur d’offenser les gens. Cela a mené à des sentiments positifs mais superficiels envers l’entreprise.»
Finies les excuses
Des propos de Mark Zuckerberg, c’est en substance une volonté de transparence qui semble ressortir. En 2020 et dans un horizon proche, Facebook veut énoncer clairement ce qu’elle défend et ce qu’elle souhaite mettre en place, sans se laisser envahir par les reproches.
L’entreprise sait que les problèmes vont continuer, mais elle ne s’excusera plus. «Dans le but d’être compris, les gens doivent savoir ce que vous défendez. Ces positions ne seront pas toujours populaires, mais je pense qu’il est important pour nous de nous engager dans ces débats», a continué Zuckerberg.
Qu’il s’agisse «de défendre le droit à la parole de chacun contre ceux qui veulent les censurer», «de laisser aux gens la possibilité de construire leur propre communauté» ou «de défendre le chiffrement contre ceux qui affirment que la vie privée en ligne aide principalement les personnes mal intentionnées», Facebook compte bien avoir voix au chapitre.
Ces récentes déclarations font écho aux batailles à venir: la polarisation du débat politique en ligne, les controverses sur la publicité ciblée ou la protection des données.
Comme le souligne Gizmodo, Mark Zuckerberg semble néanmoins penser que seules les personnes comprenant mal Facebook et lui-même s’opposent à l’entreprise -sans même imaginer qu’elles peuvent, au contraire, parfaitement saisir les enjeux