Savez-vous ce qu’est une présidente ? Le Larousse a une petite idée. Et autant vous le dire tout de suite, sa réponse va vous étonner.
Lorsqu’on se demande la définition exacte d’un mot, le Larousse est un repère. Prenons “président” : le dictionnaire emblématique propose trois versions, donnant un aperçu exhaustif de la fonction, avec sa forme féminine, ses origines latines et des exemples. Jusqu’ici, tout va bien.
Présidente ou boulangère ? Des femmes de.
Mais là où ça se complique, c’est quand on demande au Larousse la définition du mot “présidente”, directement dans sa forme féminine. Car au lieu de renvoyer vers la définition commune, le site des éditions Larousse propose une définition aussi lapidaire qu’étonnante : “femme d’un président”. Oui, oui, vous avez bien lu. Et nous sommes bien en 2020, une époque où l’Éthiopie, la Bolivie, le Népal, Singapour, la Croatie, l’Estonie, la Géorgie, la Slovaquie, la Suisse, le Canada ou la Nouvelle-Zélande ont des femmes pour présidentes. Et l’on ne compte pas les vices-présidentes ou premières ministres.
Alors, simple erreur technique, ou résidu d’un passé pas si lointain ? La question se pose, si l’on s’intéresse à d’autre métiers. Prenons “boulangère” : “femme d’un boulanger, qui travaille à la boutique”. Ça a le mérite d’être clair.Le Larousse a très vite réagi en supprimant la page incriminée. Il va désormais falloir faire le ménage dans tous les métiers ainsi féminisés. Et ainsi contribuer à la marche vers l’égalité des sexes.