L’avocate du fondateur de WikiLeaks, à l’origine de la divulgation des courriels du parti démocrate en 2016, a affirmé que le gouvernement américain avait offert de gracier son client. La Maison Blanche a, quant à elle, qualifié cette allégation de “mensonge absolu”.
L’affaire du “Russiagate” continue de se complexifier. Ce mercredi 19 février, la justice britannique a tenu une audience en vue d’évaluer la demande d’extradition vers les États-Unis du journaliste australien, Julian Assange, actuellement détenu à la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres. Fondateur de l’organisation de lanceurs d’alerte et de fuites d’information WikiLeaks, il est sous le coup de plusieurs accusations d’espionnage aux États-Unis. Il encourt jusqu’à 175 ans d’emprisonnement. En 2010, WikiLeaks avait divulgué une série de documents confidentiels provenant de l’armée américaine et des services secrets de la CIA. Elle serait aussi à l’origine des fuites de 250 000 câbles diplomatiques – des communications confidentielles – et d’environ 500 000 autres documents confidentiels concernant l’activité de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. En 2016, en pleine campagne d’élection présidentielle américaine, WikiLeaks avait aussi diffusé une myriade de courriels provenant du parti démocrate, alors mené par Hillary Clinton. Selon les renseignements américains, ils auraient été d’abord piratés par des hackers russes pour discréditer cette dernière et favoriser l’élection de Donald Trump.
Lors de la fameuse audience, l’avocate d’Assange, Jennifer Robinson, aurait affirmé avoir en sa possession des documents indiquant qu’un élu républicain américain, Dana Rohrabacher, aurait rencontré l’accusé en 2017. Lors d’un entretien, il aurait affirmé que le président américain, Donald Trump, serait prêt à gracier Julian Assange si celui-ci déclarait que la Russie n’avait rien à voir avec la fuite massive des courriels du parti démocrate. La juge britannique a considéré cette allégation admissible. Dana Rohrabacher aurait confirmé avoir discuté de cette éventualité avec Julian Assange mais sans affirmer avoir agi sur demande du gouvernement. Quant à la Maison Blanche, elle nierait fermement avoir offert une telle porte de sortie à l’accusé. “Le Président connaît à peine Dana Rohrabacher, a déclaré la porte-parole du gouvernement, Stephanie Grisham. Il n’a jamais parlé de ce sujet ou d’un autre avec lui. Cette allégation est un mensonge absolu.” Il y a encore quelques mois, Julian Assange était aussi poursuivi en Suède pour des accusations – aujourd’hui abandonnées – d’agression et de harcèlement sexuels. Entre 2012 et 2019, il a résidé, selon le droit d’asile, à l’ambassade d’Équateur du Royaume-Uni. Suite à une décision “souveraine” du gouvernement équatorien, il a ensuite été arrêté par la police britannique et incarcéré en amont de son extradition éventuelle vers les États-Unis.