Avec son « capitalisme devenu fou », Macron désigne de nouveaux pigeons à imposer

macrongiletjaune© Malick MBOW
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Comme une canonnade prépare l’assaut, ces roulements de tambour préparent de mauvais jours pour les entreprises et les entrepreneurs

  • Hervé NovelliAncien ministre des TPE/PME et ancien député, entrepreneur engagé, créateur du statut de l’auto-entrepreneur, maire de Richelieu (LR)

La malédiction de l’Elysée? 

Après Jacques Chirac comparant froidement les excès du capitalisme aux crimes du communisme, puis Nicolas Sarkozy condamnant un capitalisme devenu fou, Emmanuel Macron a à son tour repris cette formule.

Pourquoi cette constante? Et ces diatribes sont-elles justifiées?

La réalité du capitalisme, c’est peu à peu l’éradication de la grande pauvreté et l’émergence d’une classe moyenne un peu partout dans le monde. Faut-il s’en plaindre?

En fait, faute de résoudre les problèmes intérieurs (chômage élevé, crise sociale, impôts confiscatoires…), tout se passe comme s’il fallait trouver un ennemi et haro sur le capitalisme!

Comme une canonnade prépare l’assaut, ces roulements de tambour préparent de mauvais jours pour les entreprises et les entrepreneurs.

Rappelons-nous le matraquage fiscal de 2010-2011!

Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent 

Face à la grande peur que lui a inspirée le mouvement des gilets jaunes, le gouvernement dit avoir entendu le “ras-le-bol” fiscal.

Mais comme dans le même temps (!) il a accordé de nombreux cadeaux et qu’il n’a pas baissé la dépense publique, il lui faut trouver de nouveaux pigeons pour boucler son budget…

Eh bien vous l’avez deviné: puisque ce ne seront pas les particuliers et que les dépenses ne baissent pas il va falloir que les entrepreneurs paient à la place des autres.

La préparation psychologique de l’opinion est en route, le gouvernement indique que les entrepreneurs ont déjà reçu beaucoup, qu’ils n’ont pas joué le jeu et puis qu’il faut mieux répartir le fardeau! Et bien sûr on dénonce les “niches fiscales” qui par nature discréditent leurs bénéficiaires en oubliant de rappeler que pour la plupart elles servent à prendre en compte des situations particulières dans un esprit de justice!

Garçon, l’addition s’il vous plaît, c’est pour mon ami 

À cet égard, le secteur des travaux publics va servir d’exemple. Il va devoir porter à lui seul la moitié de l’effort de ponction de 5 milliards d’impôtssupplémentaires.

La suppression de la détaxation partielle des carburants -chacun pouvant comprendre qu’un engin de chantier consomme plus qu’une voiture- est un coup sévère porté au secteur.

Toutes les entreprises vont se retrouver avec une charge supplémentaire, aggravée par la flambée des cours du pétrole, sans pouvoir le répercuter à leurs clients car les contrats sont en cours.

Emmanuel Macron est en train de rompre le pacte de confiance qui le liait aux entrepreneurs.

Le gouvernement, qui se garde bien de préciser le contour des mesures fiscales qu’il va prendre afin d’empêcher les entreprises de faire entendre leur voix, pense que l’embellie de façade sur le marché de l’emploi lui permet de faire grimper impunément les charges sur les entreprises.

Emmanuel Macron est en train de rompre le pacte de confiance qui le liait aux entrepreneurs. Quelle erreur! Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il y a fort à parier que la lune de miel soit terminée.

Les derniers arbitrages fiscaux sont clairement anti-entreprises (l’exemple du BTP est éclairant) et nécessitent une mobilisation des entrepreneurs.

L’exemple du BTP: coût de rabot sur le crédit d’impôt transition énergétique, augmentation de la TICPE, fin de l’avantage fiscal sur le gazole non routier…

Près de 2,5 milliards de coûts supplémentaires pour ce secteur: la mobilisation est décrétée!

Plus que jamais, l’heure est au combat pour protéger nos intérêts vitaux. Wikipme, la communauté digitale des entrepreneurs de France sera au rendez-vous pour les défendre!

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