L’ancien porte-parole du gouvernement a été désigné face à Cédric Villani et Hugues Renson, par la commission nationale d’investiture de La République en marche.
On connaît le futur candidat de la majorité présidentielle à Paris. La commission nationale d’investiture de La République en marche (LREM) a désigné ce mercredi Benjamin Griveaux pour être son champion pour les municipales dans la capitale. Son verdict doit ensuite être entériné par le bureau exécutif du parti.
LIRE AUSSI >> Municipales à Paris : Griveaux-Villani, un duel de marcheurs
Le candidat heureux a salué ses adversaires dans la campagne pour l’investiture LREM après l’annonce de sa désignation et les a appelés à le rejoindre. « Ma mission c’est de rassembler un collectif, une équipe, pour faire gagner les Parisiens », a-t-il déclaré avant de poursuivre : « Dans ce collectif, chacun y aura sa place ».
« Être le maire de tous les Parisiens »
« Je veux saluer sincèrement la qualité de la campagne que nous avons faite, et l’enthousiasme de Cédric Villani qui a mis l’écologie au coeur de cette campagne, et il aura tout sa place à nos côtés dans l’équipe de campagne sur ces thématiques-là », a annoncé Benjamin Griveaux qui a précisé que le troisième candidat, Hugues Renson, ainsi que Mounir Mahjoubi, Anne Le Breton, Antonio Duarte et Julien Bargeton ont aussi « leur place ».
« Le prochain maire de Paris doit être le maire de tous les Parisiens », a ajouté l’ancien porte-parole du gouvernement. Benjamin Griveaux a insisté sur sa volonté de vivre et faire une campagne « digne sans aucune attaque personnelle, c’est un engagement que je prends ce soir, nous le devons aux Parisiens », a-t-il argumenté.
« Lors de son audition, Benjamin Griveaux est celui qui a le plus convaincu », a indiqué la commission nationale d’investiture (CNI) dans un communiqué, en saluant « un diagnostic étoffé des attentes des Parisiens et Parisiennes, réalisé sur la base de rencontres et d’échanges avec plus de 1 000 personnes, conformément à l’ADN d’En marche et à ce que le mouvement attend de ses candidats ».
Une nomination attendue
« Il a ensuite détaillé sa méthode de co-construction de son projet pour Paris avec une vision ambitieuse incluant le Grand Paris. Il a montré à la CNI une compréhension et une grande maîtrise des sujets techniques et budgétaires relatifs à une ville de la taille de Paris. Son expérience passée d’élu local a aussi été décisive », a poursuivi cette commission composée de treize membres, dont l’ancien ministre socialiste Alain Richard et la députée Marie Guévenoux.
La nomination de ce pilier de la Macronie, ancien porte-parole du gouvernement, était attendue, face au mathématicien et député Cédric Villani, et au vice-président de l’Assemblée nationale, Hugues Renson.
Ces dernières semaines, le co-fondateur d’En Marche avait consolidé sa stature en s’entourant de nombreux soutiens, notamment les députés Olivia Grégoire, Sylvain Maillard ou Pacôme Rupin, mais aussi d’ex-candidats ralliés, Christophe Bargeton et Antonio Duarte.
Plus tôt mercredi, Cédric Villani avait d’ailleurs lui-même annoncé sa défaite sur Twitter. « Il est clair que je n’obtiendrai pas l’investiture de l’appareil de LREM », avait écrit de le député de l’Essonne.
Et maintenant, rassembler pour vaincre Hidalgo
Mardi, les commissaires du parti avaient entendu successivement les trois prétendants pendant une heure et demie chacun. Hugues Renson avait alors salué « la qualité d’écoute de la commission » et réitéré ses critiques contre un calendrier jugé trop précipité, en appelant à davantage de temps « pour débattre ».
Cédric Villani avait pour sa part indiqué avoir « acquis la conviction qu’[il] devait être investi pour apporter demain à Paris le renouvellement, un projet politique qui se base sur la nouveauté ». « Paris ne se gagne ni à gauche ni à droite, mais dans le rassemblement de l’écologie sociale au progressisme », avait estimé le mathématicien. Outre ces soutiens politiques, une vingtaine de ses partisans avaient d’ailleurs assuré l’ambiance, mardi après-midi, devant le siège de La République en marche où se tenait la commission, l’encourageant de vivats et scandant « Villani, Paris ».
Hidalgo en hausse dans les sondages
« C’était un exercice très sérieux », avait de son côté souligné Benjamin Griveaux, en expliquant que les membres de la commission avaient « testé les propositions, parfois les contradictions s’il y en avait, et la capacité à faire » ce projet. « On me dit arrogant, cassant mais jamais insincère », avait-il par ailleurs fait valoir dans un entretien au Point, en début de semaine, en réponse aux critiques récurrentes sur son image.
Le candidat LREM pour la mairie de Paris aura la tâche de rassembler, d’abord ses concurrents d’hier – ils s’y sont tous engagés, même si d’aucuns mettent en garde contre des tentations d’aventures personnelles -, ensuite à gauche et à droite. Car rien n’est gagné : les sondageslaissent entrevoir de sérieuses chances de réélection de la maire sortante, la socialiste Anne Hidalgo.