Siya Kolisi, capitaine des Springboks : « Nous l’avons fait pour l’Afrique du Sud »
24 ans après le premier sacre mondial des Sud-Africains en présence de Nelson Mandela, voir un capitaine noir soulevé la Coupe Webb-Ellis remet le pacte arc-en-ciel à l’ordre du jour.
Par Malick Diawara
Marqueur de la société sud-africaine, le rugby est encore une fois présent à un moment historique où la Nation arc-en-ciel s’interroge sur plusieurs de ses facettes. On se souvient tous de ce moment magique où, le 24 juin 1995, Nelson Mandela, avec le maillot des Springboks à l’épaule, a remis la Coupe du monde conquise de haute lutte par le XV d’Afrique du Sud avec à sa tête un capitaine qui est lui aussi entré dans l’histoire : François Pienaar. Nul doute que Siya Kolisi, premier capitaine noir de l’Afrique du Sud, y a pensé ce 2 novembre 2019 lui qui, capitaine noir des Springboks, est devenu l’un des symboles du chemin parcouru par les Sud-Africains dans le sport près de trente ans après la fin de l’apartheid.
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Juste un capitaine « normal » d’abord…
Il faut dire que depuis le début du Mondial japonais, d’aucuns n’ont pas manqué de lui faire remarquer la force du symbole. Lui n’a pas arrêté de dire qu’il ne se considérait pas comme un capitaine spécial. « Je suis juste content d’être capitaine. Franchement, être le premier capitaine noir, ce n’est pas vraiment quelque chose auquel je pense. Etre le capitaine des Sprinbgoks est un immense honneur. Je représente toute l’Afrique du Sud », a-t-il simplement assuré il y a près d’un mois. Ce samedi, il a néanmoins dû endosser à la fois le poids de la symbolique mais aussi l’honneur de réveiller chez les Sud-Africains l’agréable goût de la fierté nationale partagée par tous. Trophée en main, le troisième ligne âgé de 28 ans aux 50 sélections s’est une nouvelle fois montré modeste mais n’a pas réussi à tromper le monde sur le fait qu’il avait franchi un cap, sportif mais aussi historique. Avec un message rassembleur, à destination d’une société fragmentée et en pleine crise. « Nous l’avons fait pour l’Afrique du Sud. Ça montre que si on tire tous dans le même sens, on peut réussir quelque chose », a-t-il lancé juste après le coup de sifflet final. Cité par l’AFP, il a indiqué que depuis qu’il est né, il n’a « jamais vu l’Afrique du Sud comme ça ». Et de partager ce que le coach leur a expliqué : « Vous ne jouez plus pour vous même, vous jouez pour tout le monde à la maison ». Et Siya Kolisi de conclure : « Et c’est ce qu’on a voulu faire ».