Le rapport mondial annuel sur les droits de l’homme, présenté jeudi par le chef de la diplomatie américaine John Kerry, reprend nombre de reproches qu’il est possible de faire à la France depuis l’extérieur.
Critique
Publié le 14 Avril 2016
A l’international, on reproche parfois à la France son côté donneuse de leçons. Cette fois-ci, on ne peut pas dire que ce soit le cas. Par la voix du chef du département d’État chargé des Affaires étrangères John Kerry, les Etats-Unis n’épargnent pas la France jeudi dans leur rapport mondial annuel sur les droits de l’homme :
Entre autres reproches, la montée de l’islamophobie et de l’antisémitisme, les violences de la police française contre des migrants, ou encore les abus sexuels de soldats français en Afrique.
John Kerry fait état d’un « nombre croissant d’incidents islamophobes » (insultes, agressions, attaques de lieux de culte) l’an dernier en France, en progression de 281% au cours des six premiers mois de 2015 par rapport à 2014.
Le rapport américain cite l’Observatoire contre l’islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM).
Du côté des actes antisémites, ils se seraient propagés après l’attentat de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. Washington s’appuie sur les chiffres du Service de protection de la communauté juive (SPCJ) qui dénombre 508 dans les cinq premiers mois de 2015, en hausse de 84% par rapport à la même période en 2014. Sur l’ensemble de l’année cependant, ces actes ont diminué, passant de 851 à 808 actions et menaces.
Parmi les autres points noirs de la France niveau droits de l’homme, la diplomatie américaine pointe aussi du doigt « les expulsions de camps illégaux de Roms » ainsi que des incidents où les forces de l’ordre françaises auraient été trop violentes. Le rapport note que la police française a « battu, frappé et utilisé des gaz irritants contre des migrants et des demandeurs d’asile dans le port de Calais ».
John Kerry n’oublie pas de mentionner l’enquête de l’ONU ouverte sur les accusations de viols d’enfants par des militaires Français en Centrafrique en janvier 2016, ni la surpopulation carcérale, les violences contre les femmes, le trafic d’êtres humains, ou encore les discriminations à l’embauche.