Terrible sportivement pour lui. Difficile à digérer pour son club de Liverpool, ses fans et les supporters de l’Equipe de France. Didier Deschamps doit se dire aujourd’hui qu’il aura bien besoin, sans aller à Lourdes, d’un coup de pouce de la chance tout de même, pour sereinement aborder un Euro dans son pays, avec autant de problèmes sur le dos.
Par Denis Balbiril y a 9 heuresYahoo Foot
Mamadou Sakho, le défenseur central de Liverpool avait jusqu’à ce mercredi pour accepter ou non, une contre expertise de son contrôle positif après être passé au dopage le 17 mars dernier. Il ne l’a pas fait.
J’étais dans les couloirs d’Old Trafford ce 17 mars, quand, en 8èmes de finale de l’Europa League, Liverpool fit match nul 1 à 1 à Old Trafford. C’est le moment où dans l’espace média, on attend les joueurs dont la liste a été donnée à l’UEFA en cours de match et où on peut rencontrer et interviewer rapidement, les joueurs désignés. Toujours un peu de tension, car il est évident qu’il faut tenir compte du contexte du match et du résultat surtout. Mais aussi des priorités de certaines chaînes. Ainsi, plus récemment, après le match aller de Coupe d’Europe à Dortmund, Pierre-Emerick Aubameyang, furieux de son mauvais match et d’avoir été sorti par son coach, capuche sur la tête ne répondit à aucun salut ni évidemment à aucune sollicitation…
La joie du vainqueur croise la tristesse du vaincu
Parenthèse fermée. Après un match, c’est toujours un moment privilégié où l’odeur des vestiaires, sa musique parfois, la joie du vainqueur croise la tristesse du vaincu où les brins d’herbe collés aux crampons souillent le carrelage des couloirs où les canettes sont de sortie, où les maillots s’échangent, où les journalistes télé que nous sommes croisons les doigts pour que parmi notre short list, aucun ne soit tiré au sort pour aller au dopage.
Une carrière qui bascule
Ce 17 mars Sakho était au dopage. On ne savait pas, qu’après avoir savouré avec lui bien plus tard la qualification puis les quarts homériques contre Dortmund, que sa carrière allait basculer. Car oui, aujourd’hui, alors que la sanction est attendue et même si il est encore jeune, c’est un coup de frein digne d’un pilote de bolide debout sur le frein qui va le bloquer pour un moment. Mamadou Sakho l’ex jeune capitaine du PSG, le héros d’Anfield, transformé comme d’autres par son entraîneur actuel Jürgen Klopp, risque une très lourde suspension dont l’UEFA décidera très vite de la durée.
Pourquoi douter de sa bonne foi ?
Sakho est convaincu d’avoir absorbé sans le savoir dit-il, un produit interdit, contenu dans des brûleurs de graisse qu’il a utilisé. Pourquoi douterait-on de sa bonne foi ? Peut-on imaginer un joueur, titulaire dans un tel club, Liverpool, prendre une substance interdite alors qu’il avait une place au chaud dans les 23 tricolores pour l’Euro ? Cela paraît inimaginable.
A 26 ans, le partenaire de Lovren est déjà depuis les faits avérés suspendu par son club. Il doit attendre aujourd’hui avec fébrilité, même s’il est innocent, le verdict des instances qui le privera au “mieux” de la fin de saison chevaleresque de son club et de l’Euro en France. Lui, le défenseur qui il y a deux ans et demi envoya contre l’Ukraine les Bleus à la Coupe du Monde 2014 au Brésil.
Un dossier en plus
En gagnant en maturité, en expérience, Sakho, sans être encore le Laurent Blancou le Desailly de notre époque n’aurait pu que faire du bien à l’équipe de France.Didier Deschamps et les Bleus ont aujourd’hui encore sur les bras une histoire, un dossier en plus…
Comble de l’ironie. A Liverpool, c’est le frère de Yaya Touré, Kolo Touré qui pourrait le remplacer. L’Ivoirien, contrôlé positif le 3 mars 2011, à une substance inconnue mais illicite avait été suspendu 2 ans lorsque il jouait pour Manchester City… C’était l’enfer disait-il, il y a quelques jours. Sakho doit aujourd’hui s’y préparer.