Après trois échecs en finale, Novak Djokovic a enfin remporté le seul titre du Grand Chelem qui manquait à son palmarès. Le Serbe est venu à bout d’Andy Murray ce dimanche en finale, en quatre manches et 3h03 de jeu. A 29 ans, Novak Djokovic boucle un Grand Chelem à cheval sur deux saisons que ni Nadal, ni Federer n’avaient réussi avant lui.
Il l’a lui même confié sur le court après la finale, c’est peut-être « le plus beau titre » de sa carrière. Sans aucun doute celui qu’il aura eu le plus de mal à conquérir en tout cas. Novak Djokovic a remporté ce dimanche Roland-Garros pour la première fois, en dominant Andy Murray en quatre manches (3-6, 6-1, 6-2, 6-4) et 3h03 de jeu. Après trois échecs en finale (2012, 2014 et 2015), le Serbe a su forcer son destin, face à un Ecossais qui, fidèle à sa réputation, s’est accroché sur chaque point ou presque.
En début de match, l’énergie et le fighting spirit de Murray avaient même réussi à dérégler le numéro un mondial. Après un break blanc pour débuter, Djokovic avait ainsi encaissé un 6-2, et donc perdu la première manche. Mais dès le début de la deuxième, « Nole » prenait l’ascendant dans l’échange. De plus en plus en confiance, il baladait un Murray de moins en moins fringant et remportait les deuxième et troisième sets en ne laissant que trois jeux à son adversaire. Le scenario se prolongeait dans la quatrième manche, et malgré un dernier baroud de l’Ecossais, Djokovic filait inéluctablement vers son 12e titre en Grand Chelem, le premier, donc, sur la terre battue parisienne.
Le « Djoko Slam », en attendant le Grand Chelem ?
Il y a quatre ans, presque jour pour jour, Rafael Nadal avait empêché Novak Djokovic d’accomplir une performance rarissime dans l’histoire du tennis en le battant en finale de Roland-Garros. Vainqueur des trois tournois du Grand Chelem précédents, le Serbe n’était en effet plus qu’à une victoire d’accomplir un Grand Chelem à cheval sur deux ans, ce qu’aucun joueur n’avait réussi depuis le Grand Chelem, calendaire celui-là, de Rod Laver en 1969. Ce dimanche, le numéro un mondial se trouvait à nouveau en position de réussir ce « Djoko Slam », et cette fois, il n’a pas laissé passer l’occasion. Il devient donc le troisième homme après l’Américain Donald Budge (en 1938) et l’Australien Rod Laver (en 1962 et 1969) à remporter quatre titres du Grand Chelem d’affilée. Ses deux prédécesseurs avaient réussi à le faire sur une année civile, mais Djokovic est donc toujours en position de les imiter cette saison. Ce sera d’ailleurs l’un des enjeux majeurs de Wimbledon, du 27 juin au 10 juillet prochains.
Murray, ça devient problématique…
Encore une finale de Grand Chelem pour Andy Murray, et encore une défaite. C’est la huitième fois, en dix finales disputées, que l’Ecossais bute sur la dernière marche d’un Majeur. Cela commence à faire beaucoup pour un joueur qui avait, rappelons-le, dû attendre sa cinquième finale de Grand Chelem avant d’enfin soulever le trophée. Le plus inquiétant, peut-être, pour le numéro 2 mondial, c’est qu’il court toujours après un grand titre depuis la blessure au dos qui, en 2013, l’avait forcé à une opération et à une longue parenthèse loin des courts. Patiemment, Murray a fini par retrouver son meilleur niveau, mais cela ne suffit manifestement plus pour s’imposer en Grand Chelem face à Djokovic, qui fut son bourreau lors de ses trois dernières finales (Open d’Australie 2015 et 2016, et donc Roland-Garros 2016). Pour inverser la tendance, l’Ecossais va devoir se faire violence, et trouver de nouvelles solutions face à Djokovic…
Djokovic a joué à domicile
Lors de ses trois premières finales à Roland-Garros, Novak Djokovic avait dû composer avec un public soutenant davantage son adversaire. Que ce soit en 2012 et en 2014 contre Nadal, ou en 2015 contre Wawrinka, à chaque fois, les spectateurs du court Philippe-Chatrier avaient semblé prendre un malin plaisir à faire gagner l’adversaire du « Djoker » à l’applaudimètre. Un succès qui s’était ensuite prolongé sur le court. Cette année, Djokovic et ses fans avaient visiblement pris leurs précautions. Comme en demi-finale, on a ainsi pu voir des dizaines de drapeaux serbes fleurir dans les tribunes dès l’échauffment. Et dès le début du match, des encouragements très sonores vinrent accompagner les points remportés par le numéro un mondial. Un peu sonnés par la tournure du premier set, les supporters du « Djoker » reprirent ensuite leurs esprits, plongeant cette finale dans une ambiance proche de celle d’un match de Coupe Davis, ce qui eut pour effet, à plusieurs reprises, d’agacer Andy Murray.