Valérie Hacot et Martine Chevalet
18 septembre 2016
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C’est ce qui s’appelle prendre son adversaire au mot. Jean-Luc Mélenchon, à la peine pour récolter les 500 signatures nécessaires pour concourir à la présidentielle, appelle tous les élus «d’où qu’ils viennent» à parrainer sa candidature? Certains cadres du FN sont prêts à lui tendre la main
Seulement 200 parrainages
« Une fois que nous aurons les nôtres, ça ne me poserait aucun problème d’appeler nos élus locaux à soutenir Mélenchon », assure, sans rire, Louis Aliot, le vice président du parti d’extrême droite et compagnon de Marine Le Pen. Pour la première fois le Front national, qui dispose maintenant d’un maillage territorial d’élus, n’aura aucun mal à sauter la première marche pour se qualifier dans la course de 2017. De quoi le rendre grand seigneur auprès du candidat de la France insoumise qui n’en a, pour l’heure, recueilli que 200.
« Il représente quelque chose »
« On ne peut pas le saquer, il ne peut pas nous saquer, mais ce serait invraisemblable qu’il ne soit pas à l’élection. Cela démontre les mailles trop serrées du système. Mélenchon, il représente vraiment quelque chose dans ce pays », résume, sous couvert d’anonymat cette fois, un autre parlementaire frontiste.
« Perfidies infantiles »
Un beau geste démocratique, en toute innocence bien sûr, qui fait bondir l’entourage de Jean-Luc Mélenchon : « C’est une mauvaise plaisanterie digne du café du commerce », s’agace ses proches. Tout en précisant que pour l’heure, le candidat d’extrême gauche n’a été saisi d’aucune offre et n’a eu aucun contact avec le FN. Et d’assurer que le cas échéant, ces «perfidies infantiles » seront, évidemment, refusées sans une seconde d’hésitation.