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| Le 24 septembre, 2016
Vous seriez sûrement frappés par le contraste, si vous étiez un inconditionnel de ses exploits fabuleux sur les pelouses mythiques d’Europe. Georges Weah, député Libérien, siégeant au parlement de la Cedeao, parlant politique, bien loin du pré vert! La godasse et le maillot, il les a rangés depuis belles lurettes. Ce vendredi 23 septembre 2016, il est tiré à 4 épingles. Installé dans son moelleux fauteuil rouge qui rehausse l’impeccable couleur bleue ciel de son somptueux costume, Weah, comme l’appelaient ses fans du ballon rond, est au milieu de ses collègues députés, dans le grand amphithéâtre du parlement de la Cedeao à Abuja. Il prend actuellement part à la seconde session ordinaire de ladite institution. L’ex-attaquant vedette du Milan Ac a tout troqué contre l’étiquette d’homme politique. Désormais, son terrain de jeu, c’est l’arène politique. C’est là qu’il fait ses dribbles et c’est là qu’il devra marquer ses buts.
«Travailler pour notre peuple»
Et heureusement. Le libérien, unique ballon d’or africain, qui aura ses 50 ans en octobre prochain, a bien pris gout à la politique. «Je viens du sport. Du football pus particulièrement. Je suisparlementaire aujourd’hui à la Cedeao. Et je suis parlementaire déjà dans mon pays. Si nous sommes là, c’est pour travailler pour notre peuple. Notre présidente est le leader actuel de la Cedeao. Ce qui est une bonne chose pour un si petit pays qui vient de sortir de la guerre et de l’épidémie d’Ebola», nous confie fièrement l’ancien attaquant du Paris Saint Germain. Pour lui, siéger au parlement, est une opportunité inouïe. Celle de parler pour son peuple qui a bataillé ferme pour sortir de deux guerres civiles et vaincre Ebola. «Nous sommes là pour montrer la situation qui prévaut dans notre pays. Les bons points comme les mauvais points. Nous, députés du Libéria, qui sommes ici au parlement de la Cedeao, nous ne sommes pas du même parti politique. Mais, nous sommes venus en équipe pour parler au nom de notre peuple et monter aux gens que chez nous, il y a la paix maintenant et on travaille ensemble (…)», clame l’honorable député.
«Nous venons de la guerre et nous ne voulons pas y retourner»
D’ailleurs, en parlant avec Georges Weah, il y a un groupe de mots qui revient tout le temps: «La paix». Une paix que son pays veut jalousement préserver, après une très longue traversée du désert. «Nous venons de la guerre et nous ne voulons pas y retourner. Moi, tout ce pour quoi j’ai œuvré, c’est la paix. Et je me suis battu pour que la paix revienne dans mon pays. Donc il faut maintenir cette paix. Je me souviens quand j’avais discuté avec le gouvernement de Taylor, beaucoup étaient fâchés. On a brûlé ma maison, mais je n’ai pas baissé les bras. J’ai continué à dire aux gens que le seul moyen pour vivre c’est la paix et l’espoir. Et aujourd’hui, on voit qu’il y a la paix au Liberia», explique celui qui a débuté sa carrière professionnelle à l’As Monaco.
«Pourquoi j’ai gagné le ballon d’or »
«Qui oublie le passé est aveugle», disait le proverbe russe. Weah ne quitte presque jamais ses lunettes correctrices blanches. Mais il n’est pas pour autant atteint de cécité. Le football est toujours dans un coin chaud de son cœur. Il ne l’oublie jamais. Ce que le sport lui a donné, il le sait. Et le soutien que lui ont voué ses nombreux supporters africains qui l’ont porté au pinacle, Weah ne l’oublie pas non plus: «J’étais le seul ballon d’or africain. J’étais bon parce que les autres étaient là pour me soutenir. J’ai été beaucoup blessé mais les prières de mes fans africains m’ont aidé. C’est pourquoi après toutes mes blessures, je suis devenu un grand monsieur, un grand footballeur. Je n’ai jamais honte parce que le football m’a beaucoup donné. Grâce au football, je suis allé à l’école, je peux nourrir ma famille. Grace au football, j’ai amené beaucoup de gens à l’école, j’ai aidé beaucoup d’amis africains. Je peux dire merci au bon Dieu car sans football qu’est-ce que je serais devenu Je ne sais pas. Mais le football m’a ouvert la voie pour exprimer mes qualités de leadership et ma qualité de vie», avoue-t-il à Seneweb.
«Je suis encore Candidat»
Aujourd’hui, l’aspiration suprême de Georges Weah, c’est d’accéder à la présidence de la République du Libéria, pour parachever le processus d’unification de sa nation et poursuivre la reconstruction de son pays. Ce qui parachèverait la reconversion d’un homme qui a donné du bonheur aux amoureux du football et pourvu en émotions fortes ses fans dans chaque coin du globe.
Youssouf SANE envoyé spécial à Abuja
Auteur: Youssouf SANE