Lettre ouverte d’un petit frère aux soixante-huitards
LA REPONSE DE KHADIM
Khadim Fall Quand des figures comme Seriñ Sheex Mbake Gaïnde Faatma, El haaj Habdul Aziiz Dabbaax, professeur Sheex Anta Joob et d’autres illustres fils du pays ont quitté ce monde, le Sénégal a comme perdu des piliers fondamentaux. »L’homo senegalensis » perd de plus en plus ses vrais repères. Les notions comme l’honneur, la dignité, l’éthique, le patriotisme…etc, sont devenues des mots d’une époque révolue, d’une autre planète. Quand vous en parlez, on vous regarde avec une incompréhension teintée de pitié. Habillez-vous normalement, faites un geste de galanterie vers une dame ou ayez une attitude respectueuse vis à vis de plus âgé que vous, vous passez illico pour un « décalé », à la limite, un fossile survivant échappé des nuits de la préhistoire. Notre substrat socioculturel fiche le camp en miettes, et nous assistons à ce drame en spectateurs passifs ( j’allais dire complices ). L’éducation est un vieux souvenir qu’on essaie de raviver plus ou moins maladroitement. L’engagement patriotique est devenu un strapontin au service d’ambitions inavouables ( et inavouées ). La politique s’est muée en un monstre de calculs machiavéliques, de combines sordides et de combats de gladiateurs où les coups les plus bas sont permis. Ceux veulent préserver leur indépendance et leur dignité s’ en éloignent de plus en plus. Et ils sont considérés comme des paumés qui n’ont rien compris. La meilleure illustration est l’image que nous renvoie nos responsables politiques. J’évoquerai à peine notre Assemblée Nationale transformée en ring de boxe, nos débats à la télé où les « grandes gueules » rivalisent de nullité et d’attitudes prétentieuses où les protagonistes confondent « tonitruant » et « éloquent ». Et ce spectacle navrant continuer à sévir sur le petit écran, relayé souvent par des danses ou l’obscénité prend la place de l’art. Je n’en rajouterai pas. Très mal réveillé ce matin j’ai peine à trouver mon rythme. Salut à tous.
