Par LEXPRESS.fr
afp.com/
Toujours pas candidat, Emmanuel Macron a tout de même une idée précise de la fonction présidentielle. Dans un entretien publié ce dimanche dans Challenges, l’ancien ministre de l’Economie explique, qu’il « ne croit pas au président normal. Les Français n’attendent pas cela. Au contraire, un tel concept les déstabilise, les insécurise »
« François Hollande ne croit pas au président jupitérien. Il considère que le Président est devenu un émetteur comme un autre dans la sphère politico-médiatique », ajoute le fondateur du mouvement En marche!.
« Risque politique et institutionnel »
« Pour moi, la fonction présidentielle dans la France démocratique contemporaine doit être exercée par quelqu’un qui, sans estimer être la source de toute chose, doit conduire la société à force de convictions, d’actions et donner un sens clair à sa démarche », explique l’ancien conseiller du chef de l’État.
Quand le président devient « normal », prévient Emmanuel Macron, « nous courons un risque politique et institutionnel, mais aussi un risque psychologique collectif, et même un risque pour l’efficacité de l’action ». « Le peuple français, collectif et politique, peut se retourner très vite parce qu’il est en attente d’un discours qui donne à la fois du sens et des perspectives », fait valoir l’ex-ministre de l’Économie.
Pour une « nouvelle forme d’autorité démocratique »
Il plaide pour l’invention d’une « nouvelle forme d’autorité démocratique fondée sur un discours du sens, sur un univers de symboles, sur une volonté permanente de projection dans l’avenir, le tout ancré dans l’Histoire du pays ».
« Le temps de la présidence et des engagements pris ne saurait se construire en fonction de l’actualité: ce serait s’engouffrer dans une forme d’obsession de la politique qui jamais ne définit les termes et les conditions de sa propre efficacité », met en garde celui qui dira en décembre ou janvier ses intentions en vue de 2017.
Pour lui, « une présidence de l’anecdote, de l’événement et de la réaction banalise la fonction ». « Ce type de présidence ne permet pas de se réconcilier avec le temps long et le discours du sens », déplore-t-il, alors qu’à « l’inverse, dans une présidence de type gaullo-mitterrandien, la recherche d’un champ, d’une focale, éloigne du quotidien et installe un rapport différent à l’actualité ».
LIRE AUSSI >> Macron au Mondial de l’auto pour soutenir les VTC
« Les débats d’idées sont devenus le paravent des combats de personnes – les primaires en sont la caricature », regrette en outre Emmanuel Macron, qui n’entend pas participer à la primaire initiée par le PS et organisée en janvier. Il doit donner mardi à Montpellier le dernier de ses trois meetings consacrés au « diagnostic » de l’état de la France, avant de clarifier ses intentions pour 2017.