Bill voulait que la campagne se concentre plus sur les électeurs de la classe ouvrière, qui au final ont donné la victoire à Trump. Pour lui, Hillary « se plantait ». Il aurait été tellement en colère de ne pas avoir été écouté qu’il aurait lancé son téléphone du haut de son balcon.
2016
Publié le 16 Novembre 2016
Dans les derniers jours de la campagne présidentielle d’Hillary Clinton, la candidate et son mari auraient eu une dispute si violente au téléphone, au sujet de la stratégie de la campagne, qu’ils se seraient « hurlé dessus » et qu’après coup, l’ancien président aurait lancé son téléphone du haut de son balcon en rage. C’est ce que rapporte dans le Daily Mail Ed Klein, journaliste qui a déjà écrit un livre au sujet d’Hillary Clinton, citant une source qui aurait assisté à l’altercation.
Pour Hillary Clinton, les problèmes de sa campagne étaient liés au scandale concernant son utilisation d’un serveur privé d’emails. Pour Bill Clinton, le problème était plus profond et stratégique : pour lui, sa campagne ne faisait rien pour remporter les électeurs de la classe ouvrière de la Rust Belt, qui ont fini par apporter sa marge de victoire à Trump.
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« Bill a tellement rougi de colère pendant sa conversation avec Hillary que j’ai eu peur qu’il ait une crise cardiaque. Il était tellement en colère qu’il a lancé son téléphone du haut de son penthouse vers la rivière de l’Arkansas », rapporte la source de Klein, qui est un des plus proches conseillers de Bill Clinton. L’ancien Président, qui a un historique d’incidents cardiaques, dispose d’un luxueux appartement au sommet du musée qui lui est consacré dans sa ville d’origine de Little Rock, dans l’Arkansas.
L’histoire est le fruit d’une source anonyme, et plusieurs informations de Ed Klein au sujet des Clinton ont été remises en question par le passé, donc l’information est à prendre avec des pincettes. Ceci étant, le fond–que Bill Clinton voulait cibler la classe ouvrière et a été ignoré par l’appareil de campagne d’Hillary Clinton–est corroboré par plusieurs autres informations sorties après l’élection.
« Bill disait que le fait d’attaquer Trump constamment pour ses défauts faisait plaisir à l’équipe d’Hillary et aux médias, mais que ce message ne résonnait pas chez les électeurs, particulièrement dans la Rust Belt. En campagne, Bill se présentait toujours comme l’homme qui ressentait votre douleur, mais Hillary avait l’image de quelqu’un d’énervé contre son ennemi, pas quelqu’un qui tendait la main et essayait d’améliorer la vie de la classe ouvrière blanche. […] Bill a également dit que beaucoup d’afro-américains avaient été profondément déçus par les résultats de huit ans d’Obama. Malgré de plus en plus de dépense sociale, les noirs n’avaient pas avancé économiquement, et la criminalité entre noirs détruit leurs communautés. Il disait qu’Hillary aurait dû aller dans les quartiers chauds de Chicago pour condamner la violence. » De fait, Donald Trump a également remporté plus de voix chez les afro-américains que Mitt Romney en 2012.
Plus profondément, Bill était blessé et en colère parce qu’il avait été mis sur la touche pendant la campagne par les conseillers d’Hillary. « On ne l’écoutait pas, et ça le rendait fou de rage. […] Il m’a dit dès octobre qu’Hillary et ses conseillers étaient en train de se planter. »
Pour Bill, les conseillers d’Hillary, notamment Robby Mook (directeur exécutif de campagne) et John Podesta (président de l’organisation de campagne) étaient « sourds » à la souffrance économique de millions d’électeurs de la classe ouvrière.
Hillary aurait non seulement balayé les objections de son mari, elle lui aurait rétorqué qu’il était trop vieux et déconnecté de la réalité pour qu’elle suive ses conseils. Ambiance.