M6info 19 décembre 2016
Le président philippin, Rodrigo Duterte, veut rétablir la peine de mort dix ans après son abolition. Il envisage même un quota quotidien d’exécutions.
Tout juste élu chef de l’État philippin en mai dernier, Rodrigo Duterte s’était prononcé pour le retour de la peine capitale. Samedi, il est allé encore plus loin, en déclarant vouloir mettre en place un quota quotidien d’exécutions. “Il y avait bien la peine de mort avant, mais rien ne se passait (…) Donnez-la-moi et je l’appliquerai chaque jour à cinq ou six criminels !”
Ce n’est pas la première controverse que suscite Rodrigo Duterte. Depuis son arrivée au pouvoir fin juin, sa campagne sanglante contre le trafic de drogue et sa “guerre contre le crime” ont fait plus de 5 300 morts. Ce qui lui vaut d’être la cible de nombreuses critiques.
Le père Jerome Secillano, de la Conférence des évêques catholiques, la religion majoritaire aux Philippines, s’est inquiété des déclarations du chef de l’État. “Les Philippines seraient considérées comme un pays barbare et deviendraient la capitale mondiale de la peine de mort”.
Zeid Ra’ad Al-Hussein, le Haut-Commissaire de l’ONU chargé des droits de l’homme, a adressé aux parlementaires philippins une lettre dans laquelle il les enjoint à ne pas voter le rétablissement de la peine de mort.
De son côté, Romeo Cabarde le vice-président d’Amnesty international, s’est insurgé de cette déclaration : “Mettre un quota pour les exécutions, c’en est trop (…) car nous parlons de vies humaines.”
La peine de mort avait été abolie dans l’archipel en 2006 après un intense lobbying de l’Eglise. Rodrigo Duterte avait largement remporté la présidentielle de mai après une campagne sécuritaire outrancière durant laquelle il avait promis de rétablir la peine capitale. Un vote à la Chambre des représentants devrait avoir lieu sur le sujet en janvier.