-
| Le 29 décembre, 2016
russes
Washington donne 72 heures aux diplomates pour quitter le pays. En cause : les piratages par la Russie qui auraient interféré dans la présidentielle américaine.
La mesure est sans précédent. Washington a expulsé ce jeudi 29 décembre 35 diplomates russes, rapporte le New York Times. Ces mesures de rétorsion sont dirigées contre la Russie, accusée d’avoir piraté les institutions démocrates et diffusé ces informations dans le but de favoriser l’élection de Donald Trump et d’autres candidats républicains.
Les autorités américaines ont également imposé des sanctions sur deux centres russes servant à des activités de renseignement à New York et dans le Maryland. L’accès aux deux centres sera interdit à tout responsable russe à partir de vendredi midi, a ajouté un haut responsable américain cité par l’agence Reuters. Les diplomates ont quant à eux 72 heures pour quitter le pays.
Les services de renseignement russes clairement visés
Dans un communiqué, Barack Obama affirme avoir la preuve de l’implication du gouvernement russe « à des niveaux parmi les plus élevés ». Le président américain a ainsi sanctionné neuf entités et individus, dont le FSB et le GRU, deux services de renseignements russes. Quatre officiers du GRU ont été également pointé du doigt, dont son chef, Igor Korobov et trois de ses adjoints. Trois entreprises « ayant fourni un soutien matériel aux cyberattaques du GRU » sont aussi visées, détaille le site pro-russe Russia Today.
Plus précisément, le gouvernement américain cible deux citoyens russes « pour avoir utilisé des moyens cyber pour détourner des fonds et identifier des informations personnelles ». Alexeï Alexeïevich Belan et Evgeniy Mikhaïlovich Bogachev ont ainsi rejoint la SDN List, une liste noire du gouvernement américain. Le département du Trésor détaille les chefs d’accusations contre les deux hommes dans un communiqué.
Nom de code : « Steppe Grizzly »
Les preuves reliant le piratage des institutions démocrates à la Russie ont commencées à être publiées. Le FBI et le département de la Sécurité intérieure américains ont publié des informations confidentielles, déclassifiées pour l’occasion, sur leur site internet. Pour les autorités américaines, ces cyberattaques russes portent le nom de la « Steppe Grizzly ».
L’administration Obama va également fournir un rapport au Congrès américain « dans les prochains jours sur les efforts de la Russie pour interférer dans notre élection » et les précédentes.
Les sanctions ne s’arrêteront pas là, a précisé le président américain dans un communiqué, prévenant que les Etats-Unis prendront d’autres mesures « au moment que nous choisirons », « y compris des opérations qui ne seront pas révélées au public ».
Moscou dénonce des mesures contre-productives
Le FBI, la CIA et la direction du renseignement national américains ont conclu le 15 décembre dernier à la responsabilité de la Russie dans le piratage des serveurs du Comité national démocrate pendant la campagne présidentielle. Les agences conviennent aussi que les attaques avaient pour but de favoriser Donald Trump face à Hillary Clinton.
Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé les mesures prises par l’administration américaine, qu’elle a jugées contre-productives et nuisibles au rétablissement de liens bilatéraux, rapporte l’agence Interfax, citant le commissaire du ministère pour les droits de l’homme, la démocratie et l’Etat de droit, Constantin Dolgov.
Moscou avait déjà démenti toute implication. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a prévenu mercredi que le Kremlin riposterait contre Washington si de nouvelles sanctions économiques étaient adoptées.
Auteur: les echos – Webnews