Jack Lang dénonce « l’immoralité » de certains nouveaux ministres

Jack LANG - © Malick MBOW
Jack LANG – © Malick MBOW

Reuters

PARIS (Reuters) – L’ancien ministre socialiste Jack Lang a dénoncé lundi sur France Inter « l’immoralité » de nouveaux membres du gouvernement et visé nommément l’écologiste Emmanuelle Cosse, nommée jeudi lors d’un remaniement qui relève selon lui du « replâtrage ».

Le président de l’Institut du Monde arabe, figure du double septennat de François Mitterrand (1981-1995), a ironisé sur la « French touch » en manière de formation de gouvernements.

« On a un génie particulier : en quelques heures, entre deux portes, on change un gouvernement », a-t-il dit. « En Allemagne on prend deux mois, ils sont sérieux, solides. Ici en France, tout à coup il y a un truc qui craque et puis on change deux ou trois têtes. D’où le sentiment d’un replâtrage. »

Jack Lang a déploré une instabilité ministérielle qui s’est soldée par la succession de trois ministres de l’Education, trois ministres de la Culture et trois ministres du Logement en trois ans, incompatible avec la nécessité de réformes.

Il a estimé que le remaniement de jeudi n’était pas nécessaire et qu’il aurait suffi « d’aménager à la marge » le gouvernement après la nomination du chef de la diplomatie Laurent Fabius à la présidence du Conseil constitutionnel.

« Plus grave encore dans ce remaniement, c’est l’immoralité de certains personnages, qui hier étaient les contempteurs les plus durs du président de la République et du gouvernement (…) et aujourd’hui s’installent dans leurs fonctions comme si de rien n’était », a déclaré l’ancien ministre.

« Alors j’espère qu’au moins ils vont être solidaires », a-t-il poursuivi. « Il faut en effet que Mme Emmanuelle Cosse sache, comprenne qu’un gouvernement c’est une équipe et donc qu’elle tire dans le même sens. »

L’ex-secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, qui s’est mise en retrait de son parti, est entrée au gouvernement avec deux autres écologistes, transfuges d’EELV, Barbara Pompili et Jean-Vincent Placé. Elle est ministre du Logement.

Jack Lang, qui fut ministre de la Culture s’est dit au passage « un peu » choqué que Fleur Pellerin, qui occupait cette fonction dans le gouvernement sortant, ait été « éjectée » sans préavis et informée de son sort « à la dernière minute ».

« Les rapports humains, ça compte aussi, le respect des personnes, et je n’ai pas trouvé très correcte la façon dont elle a été éjectée », a souligné Jack Lang.

(Emmanuel Jarry)

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