PAR MARC FOURNY
Publié le 25/09/2016 à 12:42 | Le Point.fr
Politique, attentats, carrière… Dans une interview à « Sud-Ouest », le chanteur monte une nouvelle fois au créneau, avec la franchise qu’on lui connaît.
Le revoilà plus remonté que jamais. Michel Sardou, de retour sur les planches dans Représailles aux côtés de Marie-Anne Chazel, semble de plus en plus amer avec ce début de siècle qu’il exècre, en raison notamment de la montée des fondamentalismes et de la flambée des attentats. « On est de retour au Moyen Âge avec les guerres de religion, juge l’artiste dans une grande interview accordée au quotidien Sud-Ouest. J’aurais voulu vivre il y a un siècle. Je me suis trompé d’époque. » Et d’ajouter : « On marche sur la tête, on dit et fait n’importe quoi. Je ne comprends pas cette violence, cette haine, les gosses d’aujourd’hui… »
Celui qui s’est toujours dit gaulliste ne compte manifestement pas sur la classe politique actuelle pour apaiser les tensions ou résoudre les problèmes des Français. Quand on lui demande ce qu’il pense des prochaines primaires et de la présidentielle, la réponse de Michel Sardou est cinglante : « Je m’en fous ! » Avant de s’expliquer : « Je me suis fixé comme ligne de barrer d’une croix rouge le nom de tous ceux qui promettront des trucs comme une baisse du chômage ou des impôts, le sauvetage de telle ou telle entreprise… À mon avis, à l’arrivée, il ne restera personne, et je m’abstiendrai. »
Déçu par la politique et l’Europe
« J’écoute de moins en moins les hommes politiques et je ne les crois plus, poursuit le chanteur. On vote une loi pour annuler la précédente, on vous baisse un impôt d’une main pour vous piquer le pognon de l’autre parce qu’il faut bien remplir les caisses… Quant à l’Europe, elle est tellement floue ! J’espérais des États-Unisd’Europe qui auraient harmonisé les choses plutôt que de créer cette concurrence entre les États… Je suis déçu, et je ne suis pas le seul. »
Du côté de la carrière, il s’investit pour l’instant sur les planches, mais n’oublie pas pour autant la chanson. Il compte bien assurer une nouvelle tournée dans l’avenir, mais doit régler un gros problème de voix. « Ma difficulté n’est pas de chanter deux heures, mais de le faire six fois par semaine », précise l’interprète du tube « Je vole » dans le journal Sud-Ouest. « Faut pas rêver : j’ai 69 ans, je monte moins haut dans les aigus. Je vais travailler avec un prof de chant classique qui va évaluer ma durée de jeu et me remettre dans l’axe. » Pas question non plus de partir sur une tournée d’adieux. « J’ai horreur de ça, dit-il. Les artistes qui ont leurs adieux sont comme les hommes politiques : ils ne tiennent jamais parole. »