Jean-Félix Paganon : «Si Macky Sall n’avait pas écouté le Conseil constitutionnel …»

Jean Félix PAGANON - © Malick MBOW
Jean Félix PAGANON – © Malick MBOW

Le 19 février, 2016

L’ambassadeur de France au Sénégal s’est félicité de la démarche adoptée par le président de la République ayant conduit à sa décision de maintenir le septennat. Jean-Félix Paganon trouve que la décision du président Macky Sall renforce le Conseil constitutionnel. Le président Macky Sall propose, le Conseil dit non, il respecte l’avis. C’est quand même, si je n’ose dire, logique et cohérent. Le pouvoir des juges, dans le système sénégalais, n’est pas une illusion. Et le pouvoir exécutif respecte les avis même s’ils ne sont pas dans le sens souhaité par le président de la République. L’un des fondements d’une bonne démocratie, c’est la séparation des pouvoirs.
Là, je trouve qu’on a une bonne application de l’équilibre des pouvoirs entre celui judiciaire, le législatif et le politique», a-t-il affirmé au cours d’un entretien accordé au quotidien Enquête de ce vendredi 19 février 2016. Concernant ‘’la parole donnée’’, il ajoute : «dans ce cas, il faut savoir regarder les choses en face. Observons les deux hypothèses : le président de la République dit qu’il respecte l’avis du Conseil constitutionnel, tout le monde dira : ‘’voilà, il ne respecte pas sa parole. Il s’était engagé à réduire le mandat. On pourrait lui reprocher éventuellement d’avoir soumis au Conseil constitutionnel une proposition qui ne serait pas applicable à son propre mandat.
Mais il a bien proposé, conformément à l’engagement qu’il avait pris, de réduire son mandat, celui en cours». Il ajoute que «s’il (Macky Sall) n’avait pas écouté l’avis du Conseil, on aurait dit : le président est un dictateur, les juges estiment que le mandat ne peut pas être réduit et il ne respecte pas ce point de vue, ne fait aucun cas de l’avis. Le gardien de la Constitution ne respecte pas le Conseil constitutionnel ! Je crois qu’il faut être raisonnable. Je pense que ce n’est pas un point politique, mais de fonctionnement des institutions», renseigne le diplomate français.

Auteur: Youssoupha MINE

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *