afp, le 21/04/2017 à 21h27
Donald Trump, qui s’enorgueillit d’avoir bousculé les codes traditionnels en accédant à la surprise générale à la Maison Blanche, aime agiter l’idée que d’autres secousses politiques sont à venir à travers le monde.
A deux jours de la présidentielle française, il a prédit vendredi que l’attentat perpétré au coeur de Paris et revendiqué par l’organisation jihadiste Etat islamique (EI) aurait des répercussions de taille sur le scrutin, laissant entendre qu’il fallait s’attendre à des surprises.
« Une autre attaque terroriste à Paris. Le peuple français n’acceptera pas cela très longtemps. Cela aura un gros effet sur l’élection présidentielle », a-t-il tweeté dès l’aube, reprenant la politisation des attaques terroristes dont il avait fait l’une des signatures de sa campagne.
Quelques heures plus tard, il affirmait à l’agence américaine Associated Press qu’il pensait que l’attaque « aiderait probablement » la candidate de l’extrême droite Marine Le Pen car « c’est la plus ferme sur les frontières et la plus ferme sur les événements récents en France ».
Cette dernière, qui incarne une partie de la vague populiste en France, a estimé après l’attaque que « depuis dix ans, sous les gouvernements de droite et de gauche, tout avait été fait » pour que la France perde la « guerre » contre le terrorisme.
Marine Le Pen avait été l’une des premières à féliciter Donald Trump pour son élection en novembre. Et si elle a parfois pris ses distances avec ce dernier, sur la Syrie par exemple, elle a loué son « volontarisme » en matière de protectionnisme.
– Brexit et pronostics –
Donald Trump, avait, jusqu’ici, pris soin de ne pas s’exprimer directement à son sujet. En janvier, alors qu’elle s’était ostensiblement affichée dans le hall de la Trump Tower à New York, l’équipe du milliardaire avait clairement signifié qu’aucun rendez-vous n’était prévu.
Mais, au-delà du cas particulier de la France, il entretient l’idée que son accession au pouvoir marque le début d’une nouvelle ère et qu’elle sera suivie d’autres surprises électorales majeures; il y a quelques semaines, il pronostiquait que d’autres pays quitteraient l’Union européenne.
« J’ai prédit beaucoup de choses (…) J’ai dit, +le Brexit va avoir lieu+, et tout le monde a ri, et le Brexit a eu lieu », affirmait-il fin mars, même si ses déclarations à la veille du scrutin étaient pour le moins évasives.
Son intervention à deux jours du premier tour d’une élection présidentielle française extraordinairement indécise, intervient aussi 24 heures après celle de…son prédécesseur Barack Obama.
Ce dernier s’est entretenu par téléphone avec le candidat centriste Emmanuel Macron, placé en tête des sondages de ce premier tour avec Marine Le Pen.
Sans apporter officiellement son soutien à Emmanuel Macron, l’ex-président démocrate a clairement décidé de lui donner un coup de pouce, savamment mis en scène par le candidat du mouvement « En Marche » qui a diffusé un extrait vidéo de l’appel sur Twitter.
D’autres présidents américains se sont impliqués, de manière plus ou moins directe, dans les élections de dirigeants étrangers.
Un exemple resté célèbre est celui de Bill Clinton qui, en 1996 lors de l’élection israélienne, n’avait pas fait mystère de sa préférence pour le candidat travailliste Shimon Peres, face au candidat du Likoud, Benjamin Netanyahu. L’intervention du locataire de la Maison Blanche n’eut pas l’effet escompté: Bibi l’avait emporté.
Donald Trump a-t-il un candidat préféré pour la présidentielle française? « Non « , a répondu, laconique, son porte-parole Sean Spicer.
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