M6info il y a 6 heures
Le chef de l’État français a accueilli le président russe en grande pompe dans la Cour de marbre du château de Versailles. Après une poignée de mains plutôt chaleureuse malgré leurs relations glaciales, les dirigeants sont ensuite partis travailler et aborder les sujets qui fâchent.
Vladimir Poutine est arrivé vers 14h15 à bord d’une berline noire au château de Versailles où l’attendait Emmanuel Macron, un immense tapis rouge et la Garde républicaine française. Le président russe et Emmanuel Macron se sont plutôt chaleureusement serrés la main, avant de rejoindre l’intérieur du château où ils devaient travailler en petit comité, déjeuner puis tenir une conférence de presse commune.
Les deux dirigeants ont de nombreuses divergences, Emmanuel Macron avait d’ailleurs promis un dialogue “sans aucune concession” avec le président russe sur une série de dossiers brûlants, au premier rang desquels la Syrie et l’Ukraine.
Des “échanges extrêmement francs et directs”
Après une rencontre qui aura duré plus de deux heures, les deux présidents ont donné une conférence de presse commune dans laquelle Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont abordé certains sujets épineux discutés en privé de manière “franche et directe” selon les propres termes du président Macron. Les deux chefs d’Etats ont ainsi évoqué publiquement le piratage de la campagne présidentielle, les homosexuels tchétchènes, le dossier Syrien ou encore les sanctions contre la Russie.
Déjà sur le dossier syrien. Le président français a affirmé que “toute utilisation d’armes chimiques (en Syrie) fera l’objet d’une riposte immédiate” de la France, et qu’il souhaitait “renforcer le partenariat avec la Russie”. “J’ai indiqué qu’une ligne rouge très claire existe de notre côté: l’utilisation d’une arme chimique par qui que ce soit”, qui fera “l’objet de représailles et d’une riposte immédiate de la part des Français”, a déclaré le président Macron.
Macron “constamment vigilant”
S’agissant des Droits de l’homme en Tchétchénie, Vladimir Poutine a dit à Emmanuel Macron que “des mesures” pour faire la “vérité complète” sur les accusations de répression d’homosexuels en Tchétchénie avaient été prises, a affirmé le président français. “Le président Poutine m’a (…) indiqué avoir pris plusieurs initiatives sur le sujet des personnes LGBT en Tchétchénie avec des mesures visant à faire la vérité complète sur les activités des autorités locales et régler les sujets les plus sensibles”, a-t-il déclaré, affirmant qu’il serait “constamment vigilant” sur la question.
Autre sujet délicat, mais visiblement aborder de front : l’Ukraine. Pour Vladimir Poutine, les “sanctions” contre la Russie ne contribuent “aucunement” à régler la crise” ukrainienne. “Vous avez demandé comment les sanctions contre la Russie pourront aider à régler la crise dans l’est de l’Ukraine ? Et voilà la réponse: aucunement ! Emmanuel Macron a de son côté indiqué qu’il y aurait “une discussion” au format Normandie dans les “prochains jours ou semaines” pour éviter “une escalade” des tensions.
Macron assume l’exclusion de “Russia Today et Sputnik”
La campagne présidentielle française a aussi été abordé. Emmanuel Macron a ainsi assumé l’exclusion des journalistes de Russia Today et Sputnik de sa campagne électorale, accusant ouvertement ces deux médias russes d’être des “agents d’influence”. “Quand des organes de presse répandent des contre-vérités infamantes, ce ne sont plus des journalistes, ce sont des organes d’influence”, a déclaré le président français, insistant: “Russia Today et Sputnik ont été des organes d’influence durant cette campagne qui, à plusieurs reprises, ont produit des contre-vérités.”