Le renouvellement souhaité par Emmanuel Macron aura bien lieu : dimanche 18 juin, La République en Marche a obtenu la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Une victoire qui pourrait bien être ternie par l’écrasant taux d’abstention dont a souffert ce second tour.
La vague En Marche a bien déferlé sur l’Assemblée, dimanche 18 juin, aux termes du second tour des élections législatives. Si les sièges remportés par les candidats LREM sont un peu moins nombreux que prévus, le mouvement du Président obtient néanmoins la majorité absolue. Voilà qui devrait assurer à Emmanuel Macron des marges de manœuvre importantes pour appliquer son programme. Dans le même temps, au moins 158 femmes, tous bords confondus, s’apprêtent à faire leur entrée à l’Assemblée, un record historique.
Mais une ombre plane sur la victoire de La République en Marche, et elle est de taille : le taux d’abstention, supérieur à 55%, est tout simplement le plus fort jamais enregistré pour ce type d’élection.
Plus que jamais, l’abstention
Ce second tour n’a pas passionné les foules. Pire : les Français, particulièrement sollicités ces derniers mois, ont boudé les urnes, en masse. Ainsi, le scrutin se retrouve marqué par une abstention historiquement haute, estimée entre 56.6% et 58%.
Impossible donc pour le Premier ministre, durant sa prise de parole, d’occulter ce fait : “L’abstention n’est jamais une bonne nouvelle pour la démocratie”, a-t-il expliqué. Edouard Philippe a tenu à ajouter que le gouvernement interprète ce désintérêt manifeste comme une “ardente obligation de réussir”. “La victoire est claire et elle nous oblige”, a déclaré Edouard Philippe. “Cette majorité aura une mission : agir pour la France.”
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Jean-Christophe Cambadélis jette l’éponge
Une page se tourne définitivement du côté du PS. Signe qui ne trompe pas : éliminé au premier tour, Jean-Christophe Cambadélis (PS) a fait savoir, ce dimanche, qu’il quittait son poste de premier secrétaire. Une décision prise “sans amertume, ni colère” en pleine conscience du “devoir et du moment crucial que traverse la gauche”, a-t-il expliqué. Selon lui, la “gauche doit tout changer, la forme comme le fond, ses idées comme ses organisations et ouvrir un nouveau cycle”.
Ces législatives représentent en effet un nouveau coup dur pour le PS, déjà fortement amoindri par le faible score enregistré par son candidat, le frondeur Benoît Hamon, lors de la dernière élection présidentielle. Au-delà de la portée purement symbolique de voir le nombre de ses députés réduit à peau de chagrin – l’alliance PS-PRG-DV est en effet passée de 314 sièges à 45 – le parti va désormais devoir faire face à des difficultés financières certaines. Il se murmure même que le mouvement pourrait être contraint de se séparer de son siège historique de la rue de Solférino.
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François Baroin (LR) plaide pour une “reconstruction de la droite”
Du côté de la droite, l’ambiance n’est pas non plus au beau fixe. La coalition de droite LR-UDI serait réduite à environ 130 députés. A l’annonce des résultats, François Baroin a estimé qu’il faut désormais “reconstruire la famille politique de la droite”. Le chef de file des Républicains a aussi tenu à réagir sur l’abstention, estimant qu’il est impossible “d’ignorer les 16 millions d’abstentionnistes”.
Après une campagne présidentielle plus que compliquée la droite n’est en effet pas parvenue ce soir à construire la large opposition dont elle rêvait. Interrogée, Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France estime que sa famille politique vient de “rater son rendez-vous avec les Français”. Elle appelle, à son tour, à une reconstruction de “la droite et du centre”. “C’est plus qu’une défaite, ajoute-t-elle, c’est la fin d’une époque. Depuis la défaite de 2012, nous n’avions pas changé de logiciel”, déplore-t-elle encore.
Marine Le Pen fait son entrée à l’Assemblée nationale
Élue pour la première fois députée, Marine Le Pen va donc faire son entrée à l’Assemblée nationale. La présidente du FN s’est imposée au second tour face à Anne Roquet (LREM), dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. “Je tiens à remercier les électeurs qui se sont déplacés et ont porté leur confiance aux candidats de notre mouvement”, a-t-elle affirmé peu après l’annonce des résultats, se félicitant au passage des scores enregistrés par son mouvement : “Ce soir, en duel, d’ores et déjà, sont élus 6 députés (8 au final, ndlr) du FN, dont 5 dans le bassin minier (…) nous attendons avec impatience d’autres résultats qui devraient encore arriver”.
La candidate malheureuse à l’élection présidentielle est revenue sur l’abstention, massive, expliquant que cela “fragilise considérablement la légitimité de cette nouvelle Assemblée”. Marine Le Pen a en outre une nouvelle fois plaidé pour l’instauration de la proportionnelle lors des scrutins : “ll est scandaleux qu’un mouvement comme le nôtre (…) ne puisse obtenir un groupe à l’Assemblée nationale (…) il est vital pour notre démocratie d’instaurer la proportionnelle”.
“L’abstention massive fragilise considérablement la légitimité de cette nouvelle assemblée”, explique-t-elle encore, dénonçant une nouvelle fois le mode de scrutin. “Il est scandaleux qu’un mouvement comme le nôtre (…) ne puisse obtenir un groupe à l’Assemblée nationale (…) il est vital pour notre démocratie d’instaurer la proportionnelle”.
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Élu, Jean-Luc Mélenchon met en garde le gouvernement
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Durant sa prise de parole, le chef de la France Insoumise s’est lui aussi félicité de voir son mouvement être en mesure de former un groupe à l’Assemblée. En effet, une trentaine de députés ont été élus sous l’étiquette FI-PCF.
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Jean-Luc Mélenchon a aussi tenu à mettre en garde le gouvernement. “J’informe le nouveau pouvoir que pas un mètre du terrain du droit social ne lui sera cédé sans lutte”, prévient-il.