Barack Obama a demandé ce mardi au Congrès d’étudier « équitablement » son plan de fermeture de la prison de Guantanamo, bien que les Etats-Unis soient en période électorale, et il a ajouté ne pas souhaiter avoir à transmettre ce dossier à son successeur à la Maison blanche.
Par M6 Info
Le locataire de la Maison blanche avait fait de la fermeture de cette prison, installée dans une base américaine sur l’île de Cuba, l’une des promesses de la campagne électorale de 2008. Barack Obama, entouré du vice-président Joe Biden, a annoncé un plan pour fermer Guantanamo ce mardi.
13 sites identifiés
« Quand il devient clair que quelque chose ne fonctionne pas, que cela n’est pas bon pour notre sécurité, il faut changer de voie » a expliqué le chef de l’Etat américain. Devant la presse, le président a indiqué que le département de la Défense soumettait ce jour même au Congrès ce projet.
Le plan élaboré par le Pentagone dresse une liste de 13 sites, sur le territoire des Etats-Unis, où les détenus de Guantanamo pourront être transférés.
Les questions du coût et de la sécurité
Selon un responsable de l’administration démocrate, les coûts de transfert et de fermeture s’élèveraient entre 290 et 475 millions de dollars (entre 231 et 408 millions d’euros).
Trente-cinq détenus seront transférés de Guantanamo vers des pays tiers cette année, si bien que le nombre restant dans la prison sera inférieur à 60, selon les chiffres communiqués par l’administration du pays.
Mais les élus du Congrès s’opposent en majorité à un transfert des détenus sur le sol américain, et il est peu probable que les derniers efforts en ce sens de Barack Obama suffisent à les convaincre. « Sa proposition manque de détails cruciaux, requis par la loi, comme le coût exact et le lieu d’un nouveau centre de détention », a estimé Paul Ryan, président républicain de la Chambre des représentants. « Nous ne risquerons pas notre sécurité nationale pour une promesse de campagne », a-t-il ajouté.
« Je ne veux pas transmettre ce problème »
« Allons de l’avant et refermons ce chapitre », a déclaré Barack Obama à la Maison blanche. « Je ne veux pas transmettre ce problème au prochain président, quel qu’il soit », a-t-il dit, en jugeant que le maintien de la prison de Guantanamo était contraire aux valeurs de l’Amérique et nuisait à l’image des Etats-Unis dans le monde. Si le Congrès s’opposait au projet, Barack Obama pourrait bien agir par décrets.