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Le 12 juillet, 2017
Wade le guérisseur
« Fin d’une réunion dans son bureau au palais présidentiel, en juin 2010, si mes souvenirs sont bons. J’étais ministre de l’Agriculture. Le Président Wade demande à quelqu’un qui participait à la rencontre de prendre note de quelque chose. Celui-ci peine à écrire, tellement il avait mal. Lorsque Me Wade le remarque, il s’enquit de son état. Ce dernier lui révèle avoir fait une chute la veille. Le Président Wade lui tient le bras avec de petits gestes tel un guérisseur. Après quoi, il lu prescrit quelques gestes à exécuter chaque matin. Je dis au chef de l’État : « Président, vous avez des talents cachés de guérisseur. » Il répond : « Khadim c’est tout simplement le cœur. Il faut juste le soulager et tout ira mieux, tu verras. » Le lendemain le monsieur m’a interpellé pour me demander : « Mais Pabi fou mou diangué mothie ? ».
Wade le généreux
« Une fois, nous étions en train d’élaborer un programme agricole dans la vallée, c’était toujours en 2010. Je lui ai dit que le programme était important et qu’il allait coûter 12 milliards de francs Cfa. Je lui ai suggéré de l’inscrire dans le budget en raison de trois milliards par an. Me Wade me dit non, qu’il fallait trouver les 12 milliards nécessaires. Et il l’a fait pour me dire ensuite : « Mais Khadim, il faut prendre exemple sur ton homonyme Khadim Rassoul. Il était un homme généreux et ne faisait jamais les choses à moitié. » Et d’ajouter : « Un État n’est une Pme, qui utilise de petits moyens. »
Wade, la fabrique de milliardaires
« De l’étranger, Me Wade m’appelle pour me demander comment je traitais les grands producteurs en matière d’appui pour les semences, le matériel agricole, etc. Je lui réponds que nous procédons selon les instructions du gouvernement, nous les subventionnons à hauteur de 40 à 50%. Il se dit : « Mais non, vous devez aller au-delà. Si nous voulons développer notre pays, il faut que nous ayons une multitude de gens capables et très riches. Parce que nous avons des gens très riches, avec beaucoup de moyens et capables, ils vont développer l’emploi, investir et vont faire progresser le pays. »
Il ajoute : « Si nous n’arrivons pas à construire avec de grands opérateurs économiques, nous n’allons pas nous développer. Donc si nous subventionnons à hauteur de 80%, si ce sont des gens sérieux, ils vont dans 3, 4, 5 ans, développer des entreprises dans l’intérêt du Sénégal. »
Auteur: Abdou Diawara – Seneweb.com