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JUIN 2, 2017
- CÔTE D’IVOIREFRANCELITTERATURENDETE YALLAREINE ET HÉROÏNE DE LA DIASPORA NOIRESENEGALSÉPIASYLVIA SERBIN
« Reine et Héroïne de la diaspora noire », un livre à succès de l’auteur franco-sénégalaise Sylvia Serbin a été victime de racisme. L’histoire de cet ouvrage paru en 2004, aux éditions Sépia, illustre à elle seule comment l’histoire de l’Afrique et des Africains est expressément tronquée par les Occidentaux.
Comment de nombreux paragraphes de « Reine et Héroïne de la diaspora noire » ont été retirés ou réécrits
Sylvia Serbin est une femme aujourd’hui âgée de 56 ans. Elle est née à Saint-Louis, au Sénégal, de parents antillais. Fille d’un père Inspecteur de l’Éducation nationale et d’une mère directrice d’école, elle résidera dans ce pays jusqu’à l’âge de 16 ans. La jeune étudiante fera ensuite des études d’histoire à l’Université de Paris 7 où elle a aussi arraché un diplôme en journalisme et communication.
Elle intégrera l’ORTF (Office de radio et télévision française) à Paris, dans la rédaction internationale qui allait devenir quelques années plus tard RADIO France Internationale (RFI). 4 ans après, celle qui fut une des premières journalistes noires de la radio française fera le choix de retourner s’installer en Afrique. Pour ce second séjour sur le berceau de l’humanité, elle choisira la Côte d’Ivoire où elle vécut 14 années. Sylvia Serbin dit de cette étape « Ce fut une des périodes les plus passionnantes de ma vie…»
Pour en revenir aux faits, cette passionnée de l’Afrique décide de partager son amour pour le continent dans un livre. Le livre « Reine et Héroïne de la diaspora noire » qu’elle sortira en 2004 met alors en valeur la culture africaine. Elle explique dans cet ouvrage le fonctionnement de la société africaine et insiste tout particulièrement sur les prouesses de certaines femmes, héroïnes du continent, pas vraiment connues. La Sénégalaise Ndete YALLA qui avait organisé la résistance contre l’annexion de sa région par troupes françaises sur cette partie du Sénégal sera portée en symbole dans cet ouvrage.
Du grand racisme chez des éditeurs européens
Ce livre sera à succès dans sa version française et fera de Sylvia Serbin une femme heureuse. La native de Saint-Louis estimait alors avoir restauré avec son talent une grande partie volontairement ignorée de l’histoire de l’ Afrique. C’est dans ce moment de plénitude qu’un éditeur allemand s’intéresse à son ouvrage et décide de sortir sa version allemande. L’histoire aurait pu en rester là si son éditeur français et son complice allemand n’avaient pas décidé de tronquer cette histoire, du véritable racisme. À travers son témoignage vidéo, vous comprendrez comment ces individus peu recommandables ont tué une oeuvre à l’origine magnifique pour ce qu’elle révèle avec justesse une certaine image de la femme africaine. Le pire, c’est que cette escroquerie intellectuelle s’est faite avec le refus d’un rappel à l’ordre de la justice française.
Malgré les preuves évidentes de cette escroquerie historique à laquelle se sont livrés ces éditeurs français et allemand, la justice française qui s’arroge habituellement le droit de juger des faits qui se passent en Afrique se déclare incompétente pour lire le droit à des personnes qui résident dans le même pays et sur le même continent qu’elle.
Racisme, quand la justice française se bouche les yeux, les oreilles et même le nez
Sylvia n’avait pas été informée par son éditeur sur le projet de traduction de son ouvrage en langue allemande. Elle a découvert ce qui se préparait à travers la publicité. C’est alors qu’elle prendra fil avec son éditeur pour avoir des explications. Sans trop convaincre, ce dernier lui explique qu’il pensait qu’elle avait été informée. Face à cette attitude peu professionnelle, elle exige la version allemande qui était déjà imprimée et qui allait être mise sur le marché.
Curieusement, c’était encore à elle de trouver un traducteur pour lui faire lecture du contenu réel du livre. C’est déjà une traductrice au bord des larmes, après comparaison des deux versions française et allemande de l’ouvrage qui lui signifie son dégoût de ce que lui préparaient ces éditeurs. L’auteur dit ensuite avoir contacté Sépia pour s’opposer à la diffusion du livre qui n’a pas manqué de choquer des intellectuels afro-germaniques. Ces derniers n’en revenaient pas de lire des récits complètement mensongers d’un auteur se revendiquant africain. Pour démontrer qu’elle n’était pas l’auteur de certains contenus du livre, elle saisira la justice dans l’espoir de faire condamner son éditeur allemand et français et arrêter la diffusion de ce livre.
Tant qu’il faut traquer les dirigeants africains que certains Européens encouragent à détourner les biens de leurs peuples, lesquels biens qui feront ensuite l’objet d’enquêtes, procès, chantage, mais qui ne retournerons jamais dans les caisses des pays de leurs provenances, la Justice française est championne toutes catégories. Mais quand il faut expliquer à Sépia et à son homologue allemand que personne n’a le droit de changer et encore moins de travestir le contenu d’une oeuvre littéraire, celle-ci ferme volontairement les yeux.
Vidéo – Sylvia Serbin évoque la complaisance de la justice française envers Sépia
La justice française lui a signifié, selon elle, son incompétence à trancher dans ce conflit qui l’opposer à Sépia, son éditeur. Alors que tout plaide en sa faveur, la Sénégalaise se retrouve impuissante face à cette situation. Pendant ce temps, son nom continue d’être associé à des récits qu’elle n’a jamais écrits et qui sont surtout mensongers.
Dans cette vidéo qu’elle a enregistrée et que nous avons décidé de publier (au bas de cet article), Sylvia Serbin explique comment elle s’est retrouvée dans une histoire aussi invraisemblable. Des personnes préoccupées par l’envie de faire du chiffre ont vendu une histoire de la vision que se font certains Européens de l’Afrique et des Africains. Le problème, c’est que cette histoire n’est vraie que dans leurs têtes.