07/10/2017
Stromae en concert à Coachella en avril 2015. – Jason Kempin – Getty Images North America – AFP
Dans une interview croisée avec Karl Lagerfeld, le chanteur a évoqué son retrait de la scène musicale, ses angoisses et sa maladie.
Retiré depuis quelques mois de sous les projecteurs, Stromae a accepté, pour Libération, de se prêter au jeu de l’interview croisée avec Karl Lagerfeld. L’occasion pour lui de se confier sur sa pause « à durée indéterminée ». Le musicien belge estime notamment avoir donné « trop » de concerts (210 en deux ans). Et a ajouté que s’il aime toujours ses chansons, il n’a « plus trop envie de les chanter ». Des déclarations qui font écho à un entretien accordé en décembre dernier aux Inrocks, où il assurait déjà qu’il n’avait « plus du tout » envie de se produire sur scène.
« Je croise souvent des gens qui me disent ‘alors c’est quand le prochain album?’. Le plus important aujourd’hui, c’est que je sois bien avec moi-même », a-t-il lâché. « Je suis dans cet état d’esprit-là. J’étais arrivé à un stade où c’était devenu comme une obligation de ressortir un album, de remonter sur scène. J’ai eu besoin de dire non ».
« J’ai fait une décompensation psychique »
Son retrait de la scène, c’est avant tout pour lui une manière de se réapproprier son quotidien, son temps. Stromae confie se coucher tard, écrire la nuit, commencer ses journées à midi. Un rythme de vie en décalé, qu’il doit à ses récents problèmes de santé, entre « tête qui tourne » et « de grosses crises d’angoisse ».
« Pour être honnête, j’ai été hospitalisé, donc là je suis encore un peu sous traitement, et c’est pour ça que je me réveille tard », a-t-il dit à Libération. « J’ai fait une réaction au Lariam, un antipaludique, super super grave. J’ai fait une décompensation psychique. Je perds la boule complètement. C’est vraiment pas chouette. J’ai fait une rechute il n’y a pas longtemps. Alors je ne m’impose pas d’horaires compliqués ».
Dans cette interview, Stromae est également revenu sur le jour où son rapport à la notoriété a changé du tout au tout pour lui. C’était pendant une séance de dédicace, à la Fnac de Lille.
« Il y avait énormément de monde. Quand je suis parti, les gens ont encerclé ma voiture. Ils étaient déchaînés, ils frappaient dessus, comme si c’était Michael Jackson. J’avais comme cette impression que je sortais de mon corps », a-t-il raconté.