5 janvier 2018
Séoul (AFP) – Les deux Corées qui se sont affrontées entre 1950 et 1953 n’ont jamais conclu de traité de paix et les 64 années qui ont suivi ont été émaillées de nombreux incidents et affrontements.
– 1950-53: la guerre –
Le 25 juin 1950, l’armée nord-coréenne franchit le 38e parallèle marquant la division de la péninsule entre le Nord communiste et le Sud capitaliste et s’empare de Séoul en trois jours.
La guerre, qui s’est internationalisée avec le soutien des Etats-Unis au Sud et de la Chine au Nord, fera entre deux et quatre millions de morts.
Un armistice fragile est signé le 27 juillet 1953 mais n’est pas suivi d’un traité de paix. Les deux Corées sont toujours techniquement en guerre.
– Infiltrations et attentats –
Depuis la fin de la guerre, de nombreux attentats, infiltrations de troupes et affrontements divers, la plupart provoqués par Pyongyang, ont menacé le cessez-le-feu. Pyongyang a placé à plusieurs reprises ses troupes en état de guerre.
– 21 janvier 1968: une équipe de 31 commandos, dépêchée par Pyongyang à Séoul pour assassiner le président Park Chung-Hee, est stoppée à une centaine de mètres de la présidence. Plus de 90 Sud-Coréens sont tués lors de la fusillade. Un seul des deux commandos survivants est capturé.
– 18 août 1976: des soldats nord-coréens attaquent une équipe de bûcherons dans la zone démilitarisée entre les deux Corées. Deux soldats américains sont tués.
– 9 oct 1983: la Corée du Nord bombarde un mausolée à Rangoun en Birmanie lors d’une visite du président sud-coréen Chun Doo-hwan (21 morts, dont des ministres).
– 29 nov 1987: une bombe fait exploser un avion de la compagnie sud-coréenne Korean Airlines (KAL) au large de la Birmanie (115 morts). Séoul accuse Pyongyang qui a toujours nié.
– 18 sept 1996: 24 agents nord-coréens et quatre Sud-coréens tués lors d’une tentative d’infiltration d’un sous-marin de poche en Corée du Sud, près du port oriental de Gangneung.
– Affrontements directs –
– 15 juin 1999: heurts entre bâtiments des deux Corées au large de l’île frontalière de Yeonpyeong, en mer Jaune, une cinquantaine de Nord-Coréens tués et un torpilleur coulé.
– 26 mars 2010: la corvette Cheonan est torpillée, selon Séoul, par un sous-marin nord-coréen (46 marins tués). Pyongyang dément toute implication.
– 23 nov 2010: les forces nord-coréennes tirent 170 obus ou roquettes sur l’île de Yeonpyeong, première attaque contre une zone peuplée de civils depuis la guerre, faisant quatre morts dont deux civils, riposte armée de Séoul.
– 20 août 2015: à la frontière, exceptionnel échange de tirs d’artillerie entre les deux ennemis. Kim Jong-Un menace son rival d’une « guerre totale ».
– Les ambitions nucléaires de Pyongyang –
La Corée du Nord réalise, le 9 octobre 2006, son premier essai nucléaire réussi et est depuis sous le coup d’une série de sanctions internationales.
En 2017, Pyongyang multiplie les tirs de missiles balistiques et mène le 3 septembre son sixième essai nucléaire, le plus puissant à ce jour, sur fond d’escalade verbale entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un.
Le 21 septembre, le nouveau président sud-coréen Moon Jae-In affirme devant l’ONU que la Corée du Sud ne recherche pas « l’effondrement » de la Corée du Nord mais met en garde sur le risque d’un « affrontement militaire accidentel », exigeant que Pyongyang « renonce à son programme nucléaire ».
Séoul annonce le 6 novembre mettre sur liste noire dix-huit banquiers nord-coréens établis en Chine, Russie et Libye, premières mesures unilatérales depuis l’arrivée au pouvoir en mai de M. Moon.
– 2018: vers une reprise des discussions –
Le 3 janvier 2018, les deux Corées remettent en service un téléphone rouge transfrontalier fermé depuis 2016, après que Kim Jong-Un a évoqué une participation de son pays aux JO d’hiver en février à Pyeongchang en Corée du Sud.
Le 5 janvier, sur proposition de Séoul, les deux pays conviennent de tenir le 9 janvier leurs premières discussions depuis décembre 2015.