- Webnews| Le 13 février, 2018
octobre 2015.
Mis en place début décembre 2017 par Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, le comité de haut niveau du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) en vue de la création d’un parti unifié a mis prématurément fin à ses travaux.
Après une première réunion dite de « prise de contact » tenue au siège du PDCI, le 4 décembre 2017, et une deuxième réunion officielle organisée au siège du Rassemblement des républicains (RDR, d’Alassane Ouattara), le 8 janvier 2018, plus aucune autre réunion n’a eu lieu.
Celle qui devait se tenir au siège du PDCI, trois jours plus tard, a été reportée sine die, après qu’un groupe de jeunes du PDCI hostiles au projet du parti unifié, a fait irruption dans les locaux du parti et bruyamment manifesté au cri de « Non à la mort du parti d’Houphouêt-Boigny ! ».
Divergence de point de vue
Outre l’opposition des jeunes du PDCI, les travaux du comité de haut niveau sont gelés du fait d’une profonde divergence de vue, entre des membres qui composent le comité.
D’un côté, il y a ceux qui souhaitent, comme le vice-président Daniel Kablan Duncan (PDCI) et le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly (RDR), aller tout de suite au parti unifié.
De l’autre, ceux qui, à l’instar de Maurice Kakou Guikahué (PDCI) et Gaston Ouassénan Koné (PDCI), préfèrent que les partis politiques gardent leur identité, tout en adhérant à une fédération de partis plus structurée.
A côté des deux grands partis de la mouvance présidentielle, des partis comme l’Union pour la démocratie et la paix (UDPCI, d’Albert Toikeusse Mabri) et le Mouvement des forces d’avenir (MFA, d’Azoumana Moutayé) sont prêts à renoncer à leur identité la condition que les grands partis montrent l’exemple en prononçant leur dissolution.
Blocages sur la forme
Les travaux du comité sont donc gelés pour des questions de forme et de fond. De source proche du PDCI, « il est prévu, dans les prochains jours, une rencontre entre les présidents Bédié et Ouattara. Ceux-ci vont analyser les résultats issus des travaux du comité de haut niveau et trancher la question des modalités de création du parti unifié ».
De fait, tant que la forme que doit prendre le parti unifié n’est pas définie, la commission chargée des statuts et règlement intérieur, ne pourra pas avancer sur ses propres travaux.
Le gel des travaux du futur parti unifié intervient à une période de tensions entre le RDR et son principal allié, le PDCI. La mise en examen – suivie de l’abandon des poursuites début février -, du député PDCI Yah Touré suite à une altercation avec une policière à Cocody a exacerbé les suspicions entre les deux partis. Le député est en effet le fils de Aoua Touré, riche homme d’affaires de Duékoué et ami de longue date de Bédié.
Ces derniers jours, le Front populaire ivoirien (FPI de Pascal Affi N’Guessan, principal parti d’opposition) s’est beaucoup rapproché du PDCI. Fin janvier, à l’issue d’une rencontre avec Bédié, Affi avait annoncé qu’« en ce qui concerne une alliance avec le PDCI-RDA, c’est notre volonté, c’est notre aspiration, parce qu’en Côte d’Ivoire, le jeu politique se déroule autour de la question des alliances. Les deux partis qui se mettent ensemble sont assurés de gagner l’élection présidentielle ».
Auteur: Jeuneafrique