À peine cinq numéros et déjà dans l’oeil du cyclone. La semaine dernière, le journal « Ebdo » – qui vient de fêter son tout premier mois dans les kiosques – se retrouvait projeté sous le feu des projecteurs. En cause : la parution d’une enquête sur ce que le journal appelle en Une « l’affaire Nicolas Hulot« . Très commentée depuis, celle-ci a été remise en cause par le gouvernement et notamment par Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’Egalité entre les femmes et les hommes, qui a jugé l’article « irresponsable« . Nicolas Hulot, pour sa part, a porté plainte pour diffamation contre le journal.
Outre les critiques du gouvernement, les dirigeants de « Ebdo », invités à s’expliquer dans plusieurs médias, ont également dû faire face au scepticisme d’un certain nombre de leurs confrères. Dans son édition du jour, à travers un éditorial de Christophe Nobili, « Le Canard Enchaîné » va plus loin et se moque littéralement de son jeune compagnon de kiosques. « Les fondateurs du nouveau magazine ‘Ebdo’ avaient prévenu : libres de toutes attaches publicitaires, ils allaient donner une leçon de journalisme. La démonstration a été éclair » débute, grinçant, le palmipède.
Un scoop qui échappe à « quelques standards du journalisme »
« Le 9 février, ‘Ebdo’ a laissé toute la profession sur place avec ce scoop : ‘L’affaire Nicolas Hulot’. À l’intérieur du magazine, deux histoires qui se passent… sous la ceinture » poursuit « Le Canard ». « La première est une rumeur (…) La ‘harcelée‘ a tout démenti, elle a même appelé Hulot pour lui raconter le coup de fil d’Ebdo. Mais le journal a reposé la question au ministre et publié sa réponse, pour faire du barouf » tacle-t-il ensuite avant de grincer sur la seconde partie du scoop qui « échappe également à quelques standards du journalisme« .
« ‘Ebdo’ révèle une plainte pour viol ! Une plainte elle aussi d’un genre nouveau, classée sans suite, dont on ne connaît pas le contenu, dont on ne sait rien hormis la date et que l’hebdomadaire a reconnu, après coup, n’avoir jamais eue en main. Pas de PV, pas de docs. Seulement des témoignages imprécis et qui exigent de rester anonymes » critique le palmipède, ironisant alors sur « le retour à la simplicité » promis le mois dernier par Patrick de Saint-Exupéry, patron de la rédaction lors du lancement de « L’Ebdo ».
« Tremblez kiosquiers ! »
« Et, maintenant, que va faire le journal du XXIe siècle ? » feint de se demander « Le Canard ». « Dans ses couloirs, on promet du rab, de la cuisse, des témoignages de nouvelles femmes agressées par Hulot » poursuit-il avant d’ajouter « Espérons pour ‘Ebdo’ que les faits seront mieux étayés que les précédents« . « Tremblez kiosquiers, l’ouragan ‘Ebdo’ revient en 6e semaine ! » conclut ironiquement « Le Canard » avant de rapporter des propos de Thierry Mandon, directeur de la publication d' »Ebdo », qui avoue qu’il n’était « pas très chaud » pour publier l’enquête sur Nicolas Hulot.