Une plaidoirie pour le secteur privé qui gagnerait à connaître très rapidement son nouvel envol. C’est ce à quoi s’est adonné Babacar Ngom dans le G rand Jury de ce dimanche. Pour le Président du » Club des investisseurs Sénégalais », la structure »vient à son heure » pour changer la donne et donner un coup de fouet au secteur. Pour lui, le club » est là pour occuper un vide. Nous sommes 50 membres. Le but c’est d’abord nous regrouper, nous renforcer, cimenter nos liens, bâtir des fondations solides. La deuxième mission du club c’est l’investissement. » Le patron de Sedima de regretter que » la majeure partie de l’économie soit entre les mains de groupes nationaux étrangers et de multinationales ». Il s’agira, selon lui, d’aller vers l’international pour conquérir des marchés. « Pendant les années d’indépendance, dit-il, on était au même niveau que la Corée. » D’où la nécessité d’aller plus vite. » C’est le moment du patriotisme. C’est le moment de bâtir un secteur privé national Sénégalais fort. Il faut la domestication de la richesse… Nous allons demander à l’État de nous confier des projets structurants. On le fera mieux que pas mal d’autres! »
Interpellé sur l’idée que certains suspectent le club de venir pour concurrencer le Patronat, Babacar Ngom se voudra clair. » Ce club s’est voulu inclusif, transpartisan. Nous voulons dire clairement que ce club n’est pas un patronat bis. Il n’est pas en concurrence. Il est complémentaire. Moi-même je suis membre du patronat. On veut un patronat fort à côté d’un club fort. » Babacar Ngom d’aborder ce devoir qui devrait incomber au secteur privé de pourvoir aux emplois. » L’emploi ce n’est pas l’État. Un secteur privé fort donne les emplois. »
Parlant de Auchan, l’homme d’affaires dira personnellement, ne pas être gêné même s’il reconnaît que le boutiquier du coin peut l’être. Il demandera, en passant, à l’État de veiller à ce que les produits que Auchan distribue ne soient pas des produits importés, par égard à la balance commerciale Sénégalaise qui ne serait que plus déficitaire.
Pour ce qui concerne le secteur bancaire Sénégalais, Babacar Ngom se plaira de citer l’exemple Mauritanien dont la totalité des banques est entre les mains de nationaux.
Il ne manquera pas d’inciter le gouvernement Sénégalais à procéder à une réduction de l’impôt sur les sociétés. » Passer un IS à 20% c’est inviter une bonne partie du secteur informel à aller vers le formel. Ma conviction personnelle est que le budget fiscal du Sénégal peut être amélioré. »
LE PÉTROLE, UNE MALÉDICTION ?
Pour Babacar Ngom, le pétrole en soi ne peut être considéré comme étant une malédiction ou une source capable forcément de plonger un pays dans la tourmente. L’homme d’affaires estime qu’il y a des pays où » le pétrole a été un problème et d’autres où il a été une solution. » Abu Dhabi et le Qatar sont des exemples, selon lui. Évalué à 84.000 milliards, Babacar Ngom pense que l’argent du pétrole devrait être particulièrement destiné à former l’homme Sénégalais, mettre en place un système éducatif performant. Il estime aussi qu’il devrait servir à apaiser le milieu scolaire. » Un break de 10 ans avec zéro grève, un appui aux enseignants », serait profitable à un pays comme le Sénégal. Il termine sur ce chapitre par dire : » l’argent du pétrole devrait servir à former de la matière grise. »