24/06/2018 à 22h01
Après le dépouillement de près de 95% des urnes, Recep Tayyip Erdogan arrive en tête de l’élection présidentielle avec 52,8% des voix.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a revendiqué dimanche la victoire aux élections présidentielle et législatives âprement disputées, s’ouvrant la voie vers un nouveau mandat de cinq ans aux pouvoirs considérablement renforcés.
« Les résultats non-officiels des élections sont clairs. Selon eux, notre nation m’a confié la responsabilité de président de la République », a déclaré Erdogan, alors que le dépouillement des votes n’est pas terminé.
Le chef d’Etat turc, qui s’exprimait à Istanbul, a également revendiqué la majorité parlementaire pour l’alliance dominée par son parti, l’AKP. D’après l’agence de presse étatique Anadolu, Recep Tayyip Erdogan arrivait en tête de la présidentielle avec un score de 52,8% après dépouillement de près de 95% des urnes, et l’alliance de l’AKP menait avec 53,82%.
Sauf évolution majeure du score en leur défaveur lors du dépouillement des 5% des urnes restantes, le chef d’Etat semble en effet en passe d’obtenir un nouveau mandat aux pouvoirs renforcés et pouvoir compter sur une majorité au Parlement. Son principal concurrent, le social-démocrate Muharrem Ince, arrive en deuxième position de la présidentielle avec 30,7%, et l’alliance anti-Erdogan formée par plusieurs partis d’opposition pour le volet législatif du scrutin récolte près de 34% après comptage de plus de la moitié des votes, d’après les résultats partiels publiés par Anadolu.
Des résultats contestés par l’opposition
Mais le parti de Muharrem Ince, le CHP, a contesté les résultats publiés par Anadolu, affirmant que ses propres chiffres montraient que Recep Tayyip Erdogan avait obtenu moins des 50% des voix et qu’un second tour était nécessaire pour les départager.
Sans attendre la déclaration d’Erdogan, des milliers de ses partisans se sont rassemblés devant sa résidence à Istanbul et devant les sièges de son parti dans la ville ainsi que dans la capitale Ankara pour célébrer la victoire après la publication des premiers résultats par Anadolu.
En 15 ans de règne, Recep Tayyip Erdogan s’est imposé comme le dirigeant turc le plus puissant depuis le fondateur de la République, Mustafa Kemal. Il a transformé la Turquie à coups de méga-projets d’infrastructures et en libérant l’expression religieuse, et fait d’Ankara un acteur diplomatique clé. Mais ses détracteurs accusent le « Reis », âgé de 64 ans, de dérive autocratique, en particulier depuis la tentative de putsch de juillet 2016, suivie de purges massives qui ont touché des opposants et des journalistes et suscité l’inquiétude de l’Europe.
Me.R. avec AFP