Rapport : Le Sénégal se défend des accusations d’Amnesty International

Seydi GASSAMA - © Malick MBOW
Seydi GASSAMA – © Malick MBOW
  •  Le 16 août, 2018

Amnesty international épingle le Sénégal dans son rapport sur l’examen périodique et universel des Nations unies. L’organisation de défense des droits de l’homme juge « inéquitable » certains procès à Dakar.

Seydi Gassama, Directeur exécutif d’Amnesty international section Sénégal, n’est pas surpris.

« Aujourd’hui au Sénégal, nous sommes dans un pays où la liberté d’expression, la liberté de manifester sont devenues un luxe, crache le droit-de-l’hommiste interrogé par Radio Sénégal. Ce sont des libertés qui sont consacrées dans la Constitution, dont l’exercice est soumis à des restrictions telles qu’aujourd’hui plus personne ne peut manifester de façon libre et totalement indépendante. »

Avant de poursuivre : « Dans tous les états du monde des bavures policières peuvent survenir  mais, il faut sanctionner. Malheureusement au Sénégal, il y a très peu d’enquêtes et de sanctions. Et mêmes s’il y a sanctions, les flics et les gendarmes s’en sortent avec des peines extrêmement faibles. »

Seydi Gassama martèle : « L’indépendance de la Justice est devenue une véritable fiction à cause de l’instrumentalisation de la justice par l’Exécutif qui en fait, aujourd’hui, un instrument dans sa bataille politique contre l’opposition. Et cela nous devons le dénoncer parce que c’est cela qui ouvre l’instabilité dans beaucoup de pays africains. Et, les conséquences seront extrêmement graves. Nous allons vers des élections. Si demain, il y a des litiges électoraux importants dans un contexte où plus personne ne fait confiance en la justice, toute décision rendue par ces instances d’arbitrage ne sera pas acceptée. »

En face, le Directeur des droits humains, Moustapha Kâ, rejette en bloc les allégations d’Amnesty international, sur les mêmes ondes. Il assène : « D’abord sur les procès équitables, je voudrais tout simplement rappeler que le rapport est articulé en termes d’interpellations sur deux aspects. Le premier qui selon eux est constitutif de violation, c’est le fait que le député Khalifa Sall a été détenu pendant une période en violation de son droit à l’immunité parlementaire. Le deuxième est que sa proposition de libération sous caution a été rejetée à plusieurs reprises. Sur ce dernier point, je voudrais simplement rappeler que le cautionnement est encadré par le Code de procédure pénal en son article 140 et à l’article également 134.

Le cautionnement ne peut pas être fait en nature. On ne peut pas accepter que dans un pays de justice que des cautionnements soient fournis par une personne présumée auteure de détournements des biens immobiliers. La loi est claire en disant que le cautionnement doit être fait en espèces. Le requérant avait proposé des immeubles. Donc sur ce point, Amnesty n’a pas raison en disant que le cautionnement lui a été refusé parce que le requérant n’a pas respecté les dispositions de la loi ».

Auteur: Seneweb news

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