L’architecte était âgé de 80 ans. On lui doit de nombreux projets aéroportuaires mais également la célèbre Arche de la Défense, à Paris.
L’architecte français Paul Andreu, qui a conçu les plans de l’aéroport de Roissy et réalisé la Grande Arche de la Défense aux portes de Paris, est décédé jeudi à l’âge de 80 ans, a-t-on appris ce vendredi auprès de l’Académie des Beaux-Arts.
Lundi soir, il avait encore participé à un dîner au Centre Pompidou en l’honneur de l’architecte japonais Tadao Ando. Il était apparu très fatigué et frêle aux journalistes présents.
Originaire de Gironde (sud-ouest de la France), armé d’un bagage à la fois artistique et scientifique à l’issue de brillantes études dans plusieurs grandes écoles (Polytechnique, Ponts et Chaussées, Beaux-Arts), il s’était imposé internationalement comme l’architecte de projets aéroportuaires, non seulement l’aéroport de Roissy et sa gare RER, un projet titanesque, mais aussi des aéroports complets ou des aérogares à travers le monde: au total une vingtaine.
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Architecte de nombreux aéroports
Il est notamment le réalisateur des aéroports d’Abou Dhabi, Jakarta, Le Caire, Dar-Es-Salaam, Bruneï, Kansaï en baie d’Osaka, etc. Il a conçu en France ceux de Nice, Bordeaux, Pointe-à-Pitre. Il a aussi construit le terminal français du tunnel sous la Manche et réalisé la Grande Arche de la Défense (sur des dessins de Otto von Spreckelsen, lauréat du concours). Inauguré en 1989, ce projet novateur pour Paris, deux siècles après la révolution, l’avait fait largement connaître. Il a réalisé plusieurs projets prestigieux à l’étranger, notamment en Chine, un pays qui le passionnait, comme le Grand théâtre national de Pékin, le Complexe omnisports de Canton, le Centre des arts orientaux de Shanghai…
En 2004, un terminal de Roissy s’effondrait, entraînant plusieurs morts. Paul Andreu en était très affecté et arrêtait un temps ses activités. Titulaire du Grand Prix national de l’architecture en 1977, il avait été élu membre de la section d’architecture de l’Académie des Beaux Arts en 1996.
« Une idée motrice de mon travail est celle que tout ouvrage vivant sort incomplet des mains de l’architecte et qu’il faut le confier aux éléments, à la lumière, au vent, à l’eau, pour qu’il s’achève. […] La légèreté des structures et la transparence m’intéressent », a-t-il écrit pour définir sa conception de son art.