Les trois militantes ont dénoncé un « fascisme légal » et une « honte nationale » au milieu de nostalgiques du dictateur.
Leur apparition Plaza de Oriente, où le dictateur mort le 20 novembre 1975 prononçait ses discours, a suscité un mouvement de foule parmi les manifestants pro-Franco, certains tentant d’agresser les trois femmes.
Exhumation de la dépouille de Franco
Près de 200 personnes, selon la police, ont défilé dans le centre de la capitale, arborant drapeaux, parapluies et cravates aux couleurs des partis franquistes et phalangistes et scandant avec vigueur des slogans tels que « L’Espagne se défend ! », « Unité nationale ! » ou encore « Franco ! Franco ! ».
Cette manifestation franquiste annuelle intervient cette année alors que le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez a annoncé dès son arrivée au pouvoir en juin sa volonté d’exhumer la dépouille de Franco de son mausolée du « Valle de los caidos » – « la Vallée de ceux qui sont tombés » – situé à une cinquantaine de kilomètres de Madrid.
L’exécutif fait valoir que le dictateur ne peut rester dans ce mausolée pharaonique où des nostalgiques lui rendent toujours hommage et doit être réenterré dans un lieu discret.
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L’exhumation de Franco tourne actuellement au casse-tête pour le gouvernement alors que la famille du dictateur veut le faire réenterrer dans une crypte privée qu’elle possède au sein de la cathédrale de La Almudena dans le centre de Madrid, ce que l’exécutif veut éviter à tout prix.
« Nous devons défendre notre patrie, notre histoire »
« Cette année plus que jamais, nous devons défendre notre patrie, notre histoire parce que l’histoire est là. On ne peut pas l’effacer », a dit Dori Grande, une manifestante pro-franquiste. Au Valle de los Caidos, « il y a des enterrés des deux bords. Elle a été faite pour réunifier l’Espagne », a affirmé la quinquagénaire, coiffée d’un béret militaire.
« Je ne pense pas que ce soit le moment de réouvrir des vieilles blessures », a abondé Manuel Andrino Lobo, président du parti fascisant La Phalange.
Au nom d’une prétendue « réconciliation » nationale, Franco y avait transféré les restes de plus de 37.000 victimes – nationalistes et républicaines – de la guerre civile. Généralement sans même en avertir les familles et alors que ce complexe fut en partie construit par des prisonniers républicains, contraints au travail forcé et parfois morts sur le chantier.